vendredi 8 mars 2013

Harlem Shake : savoir s'arrêter à temps

Avez vous remarqué comment l'on peut faire une lecture du Harlem Shake par la courbe classique de la diffusion de l'innovation? Sur son blog de tendances, Youtube a d'ailleurs assez tôt identifé la phase de décollage de cette pratique. dans le billet The Harlem Shake Has Exploded (Updated) peut-on lire : 

"From there, the spin-offs spread very quickly. As of the 11th, around 12,000 "Harlem Shake" videos had been posted since the start of the month and they'd already been watched upwards of 44 million times. As you can see in the chart below, over 4,000 of these videos are being uploaded per day and that number is still likely on the rise. "

Source

Some things get old fast

Alors que nous sommes dans la phase de l'adoption par la majorité tardive et les retardataires, il est surprenant de voir encore des étudiants y allaient de leur Harlem Shake. Voyez par exemple comment les STAPS se défient. Comment expliquer alors que les plus à même (jeu de mot) d'identifier où est le buzz et le hype se lancent dans un dispositif devenu mainstream? J'avance 2 hypothèses :
  • Si ces jeunes étudiants sont de la génération Y, des diginatives ultra-connectés, il n'ont pas pour autant de culture numérique pointue. Remarquez d'ailleurs que les Harlem Shake les plus récents y vont dans la surenchère (plus de monde, de bruit, de déguisements...) en oubliant les marqueurs du dispositif original un peu arty (plan fixe, le casque, mouvements saccadés et hallucinés, fin en ralenti). C'est d'ailleurs, je crois, l'un des aspects de la diffusion d'une innovation : elle se modifie au fur et à mesure qu'elle se propage et se massifie.
  • Je pense que beaucoup d'étudiants ont découvert le Harlem Shake alors qu'ils étaient en vacances et ont remisé à la rentrée leur vidéo bien qu'elle devienne démodée à ce moment là.

Songez aussi que l'on prête souvent aux médias sociaux une capacité de diffuser immédiatement et mondialement une innovation. On voit qu'en fait, son délai d'adoption peut être assez long. Ce qui est dommage, c'est que les quelques clubs français qui se prêtent au jeu arrivent un peu tard à mon goût (Nantes, l'ASSE et bientôt Lyon - même l'INSEP a  fait le sien!). Ici, les clubs ne peuvent espérer cultiver une image d'innovateurs. Peut-être même ceux qui vont s'y lancer courant de la  semaine prochaine (s'il y en a) peuvent prendre le risque d'être taxés de ringardise. Cela dit, alors même que les early adopters ont abandonné depuis longtemps le Harlem Shake, celui-ci est devenu autre chose et les objectifs d'une mise en ligne ne sont plus les mêmes : à l'esprit ludique succède une approche compétitive (faire mieux, plus que les autres); il ne s'agit pas tant de fignoler un objet numerico-artistique que de mobiliser une base de fans ou les joueurs dans une démarche fédératrice et collaborative. 

Voici en tweets, comment j'ai vécu le "phénomeme" ou comment suis-je passé de convaincu à réticent. 

16 février


25 février 


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Harlem Shake, la nouvelle danse du web, le 21 février sur le Figaro.fr "culture"

26 février  


28 février  


4 mars


5 mars 




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