mardi 28 février 2012

L'encarté : Forbes Most Valuables Teams 2010

Voici une nouvelle rubrique. L'encarté c'est du "fait sportif"converti en carte.
C'est que je suis (aussi) géographe. De ceux qui affectionnent les infographies diverses et plus particulièrement le traitement cartographique des données. Les enseignements, les articles académiques, les rapports divers sont autant d'occasion pour moi de réaliser de jolies cartes. Voyez donc ma thèse qui en est truffée (lien vers le PDF), parcourez le rapport Arenas 2015 auquel j'ai collaboré ou encore cet article rédigé avec Nicolas Scelles (@scenic82) pour les Cahiers du foot.

Le principe est simple, je dépose ici une ou plusieurs cartes sans aller trop loin dans le commentaire. Au lecteur d'y déceler l’information géographie, d'identifier les vides et les pleins, les permanences et les mutations, les jeux d'échelles ou encore les processus de diffusion et de globalisation. 

Pour commencer : 


la valeur des franchises des 4 ligues majeures nord-américaines
(données :  Forbes 2010)
 (cliquez sur les cartes pour les agrandir)




Pour ne pas en rester là, vous pouvez lire mon article intitulé "La métropolisation du sport professionnel en Europe et en Amérique du Nord: une approche comparative" sur site de la revue en ligne Mappemonde. Les éditeurs ont fait un superbe travail d'animation des cartes.

Enfin, je ne peux me lancer dans cette série de billets consacrés à la cartographie des sports sans plébisciter l'ouvrage de référence de mon camarade Loïc Ravenel (@Loic_Ravenel) (co-réalisé avec Pascal Gillon et Frédéric Grosjean) : Atlas du sport mondial (2010, chez Autrement) 


dimanche 26 février 2012

RC Strasbourg : Chronique d'un désastre sportif

Le fan de sport apprécie les histoires d'Underdog, celles où le bon à rien ou l'équipe de bras cassés se révèle pour accéder au titre. Car le sport spectacle n'est qu'un champ ouvert des possibles de plus en plus restreint selon que l'écart sportif et économique est vaste entre les opposants. On aime l'Underdog car il casse un modèle de domination annoncée, il perturbe l'issue probable d'un match, il brise la corrélation entre masse salariale et résultats sportifs, en somme il déjoue le pronostic.
Souvenez vous de Michael Chang à Roland Garros en 1989, de l'épopée calaisienne en Coupe de France 1999/2000, des titres du Danemark (1992) et de la Grèce (2004) en Championnat d'Europe de football, ou voyez la naissance du "phénomène" Linsanity en NBA de suite sous nos yeux.


Le cinéma apprécie particulièrement cette trame dramatique. Par exemple, Moneyball en course ce soir pour l'oscar du meilleur film relate la série d'invincibilité des Oakland Athletics, équipe de la MLB qui compense une faible masse salariale par une approche statistique de la performance sportive.  Pour rester dans le baseball, voyez les films rêve de champions (The Rookie) ou encore l'épopée des Indians (je tiens l'entrance de Charlie Sheen sur Wild Thing pour une des meilleure scène du cinéma de tous les temps ! ). Cela dit, la figure archétypale de l'underdog est surement Rocky Balboa. Dans un registre comique, voyez par exemple les prestations d'Adam Sandler dans Waterboy et Happy Gilmore, ou même encore Vince Vaughn dans DodgeBall.



Mais à la belle histoire il faudrait opposer des radioscopies des déchéances sportives, faire la petite histoire des catastrophes annoncées, analyser les itinéraires et les trajectoires qui finissent droit dans le mur. 
C'est l'objet d'un documentaire radiophonique diffusée en novembre 2011 dans l'excellente émission de France Culture "sur les docks". Ce reportage en deux parties propose un "retour sur les épisodes qui ont précipité le Racing Club de Strasbourg en CFA 2. En quelques années, sur le plan sportif, le Racing Club de Strasbourg a chuté de la Ligue 1 à la CFA 2 (5ème division)"

Le tifo "vaincre" du RC Strasbourg en finale de la Coupe de la Ligue 2005 (archive perso)

Si je vous invite à écouter ce documentaire ce n'est pas par passion pour le Racing (supporter du Stade Malherbe, je n'oublie pas la défaite en finale de Coupe de Ligue en 2005 ou encore le départ d'Alexander Mostovoï !), c'est qu'en filigrane on comprend en quoi ce qui se joue en dehors du terrain a des conséquences sportives. Les lectures par l'économie du sport sont nombreuses  : la mutation du modèle économique (théorisée par Andreff et Staudohar en 2000 dans l'article “The Evolving European Model of Professional Sports Finance”, Journal of Sports Economics, 1 (3), 257-276 : lire sur ce lien une version de 2002 de cette contribution), désengagement de la municipalité et les nouveaux statuts des sociétés sportives (voir les arti­cles L. 122-1 à L. 122-11 du code du sport), l'émergence d'un nouveau business model reposant sur l'exploitation d'un stade neuf, la motivation des actionnaires (théorisée par Sloane dès1971 pour le football européen)...

Bref, je vous laisse découvrir le documentaire de Christophe Deleu et François Test. 

"Racing Club de Strasbourg - I : Regarde un club tomber"

"Racing Club de Strasbourg – II : Revenir, encore et toujours"


Pour ceux qui n'ont pas le courage d'écouter ces 2 heures d'émission mais qui veulent une réponse à "Comment en est-on arrivé là?" je recommande la lecture de l'article "Vous n'aurez plus l'Alsace..." de Nicolas Ksiss-Martov.

Et puisque nous sommes dans le registre de la catastrophe (et dans l'Est de la France), vous pouvez poursuivre cette explorations des abimes par le documentaire "chute libre" consacré au FC Metz. On y suit le club lorrain pendant la saison 2005/2006 sanctionnée par une relégation inévitable.
Je n'ai pas retrouvé le documentaire complet, voyez donc cet extrait de 8 minutes.


mardi 21 février 2012

Pourquoi ce blog?

Je suis Boris Helleu et je vais parler un peu de sport. Voilà qui devrait éclaircir l'intitulé du blog.  Enseignant-chercheur à l'Université de Caen Basse-Normandie, j'y co-dirige le master 2 Management du Sport et j'y enseigne l'économie et le marketing du sport.

En 2007, j'ai soutenu une thèse consacrée aux aspects géographiques de la régulation économique des ligues ouvertes et fermées. Depuis, mes recherches portent sur la spectacularisation des divertissements sportifs appréhendée sous les regards croisés du marketer, de l'économiste et du géographe. Les processus de globalisation du sport professionnel,  la conception et l'exploitation des stades et arénas, la régulation des ligues, l'expérience de consommation des publics (fan experience) ou encore la digitalisation du spectacle sportif sont quelques-uns des sujets qui attirent mon attention. Pour en savoir plus sur la dimension académique de mon profil, je vous invite à visiter ma page pro : y figurent mes publications et ma thèse en PDF. 

Ce premier billet contient une référence à CM Punk

Observateur attentif et curieux du sport-spectacle, je partage sur mon compte twitter (@bhelleu) une revue de presse internationale dédiée à l'économie et au marketing du sport. Il est toutefois frustrant de se limiter aux 140 caractères. Il l'est tout autant de circonscrire ses réflexions au champ universitaire. Aussi, pressé par quelques étudiants et encouragés par des camarades blogueurs, me suis-je décidé à lancer Hell of a Sport

Il ne s'agit pas tant de viser à tout prix la vulgarisation scientifique que de partager humblement quelques réflexions en favorisant un ton relâché. Alors, de quoi parlerons-nous? tantôt de quelques sujets de l'actualité du "sport-business", tantôt quelques intuitions issues de mes recherches, mais le plus souvent je m'appliquerai à vous faire découvrir les méandres du sport-spectacle par des chemins de traverse.

Cyrille Watier, un joueur génial mais incompris (comme Zoran Jovicic)

Vince McMahon est-il (Steve Jobes + David Stern - Frédéric Thiriez)? Kenny Powers ne serait-il pas un meilleur CEO d'équipementier sportif que ne l'est Phil Knight? C'est qui le plus fort, l'Undertaker ou Messi? Ça fait quoi d'être supporter du Stade Malherbe de Caen? Que peut-on apprendre de la régulation et du marketing du sport US grâce à Will Ferrel? Pourquoi mes étudiants feraient-ils mieux de regarder Friday Night Lights plutôt que Dexter (qui devient sans intérêt cela dit en passant)? Pourquoi m'a t-on offert le maillot de Cyrille Watier et comment me suis-acheté un t-shirt de CM Punk?



Bref, vous voyez l'esprit. Je vous dis donc à bientôt. En attendant, n'hésitez pas à parcourir les quelques sites et blogs de camarades numériques référencés dans la colonne de droite.

So, Let's Go to Hell (of a sport)