L'excellente émission Du grain à moudre (France Culture, Hervé Gardette) pose cette question avec un plateau de qualité.
- Philippe Diallo, directeur général de l'Union des clubs professionnels du football (UCPF) et président du Conseil social du mouvement sportif (CoSMoS).
- Bastien Drut, économiste et employé au sein d'une grande société de gestion.
- Jérôme Latta, co-fondateur et rédacteur en chef des Cahiers du football et auteur du blog Une balle dans le pied, hébergé par lemonde.fr.
- Etienne Moatti, journaliste au journal L'Équipe en charge de l'économie du sport.
En pleine période de restrictions budgétaires, voilà une pilule qui risque d’être dure à faire avaler aux parlementaires lors de l’examen de la prochaine loi de finances rectificative : l’UEFA ne paiera pas d’impôt lors de l’Euro de football organisé en France en 2016. La mesure est prévue pour figurer dans le texte qui sera présenté en conseil des ministres mercredi prochain : c’est ce qu’on apprenait avant-hier à la lecture du quotidien Les Échos.
Interrogé depuis par nos confrères du Monde, le ministre des sports, Patrick Kanner, confirme l’existence de ce cadeau fiscal, et le justifie ainsi : « Si nous n’avions pas pris cette décision, la France n’aurait jamais accueilli cette compétition…Si on n’accepte pas cette condition, l’UEFA va voir ailleurs. » La réponse du ministre a le mérite de la franchise. Elle ne va pas contribuer à redorer le blason d’un sport dont les plus hauts dirigeants semblent en mesure de dicter leurs conditions partout où ils passent. Souvenons-nous simplement des propos de Michel Platini demandant aux Brésiliens de faire une pause dans leurs manifestations, le temps du Mondial.
A cette arrogance des grandes institutions du foot, et histoire de bien noircir le tableau, on pourrait ajouter les facilités dont bénéficient les clubs professionnels. Subventions publiques, chantiers de rénovation des stades, taux de TVA réduits sur la billetterie, aménagement de la taxe à 75% sur les hauts revenus : on a déjà vu des entreprises moins gâtées.
Mais le football est-il une activité économique comme les autres ? A l’image de l’exception culturelle à laquelle la France tient tant, est-il nécessaire de défendre une exception sportive, donc footballistique ?
« Le foot mérite-t-il un traitement de faveur ? »
C’est notre sujet du jour.
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