jeudi 12 mars 2015

[Entretien] Les universitaires et Twitter : Nicolas Scelles (@Scenic82)


De janvier à avril 2013 j'ai publié sur ce site une série d'entretiens destinée à comprendre l'usage de twitter par les universitaires de la filière Management Du Sport. Il s'agissait de déceler en quoi  la plateforme de micro-blogging pouvait ou non être mobilisée dans les activités de recherche et d'enseignement. Neuf universitaires (liste en fin d'articles) avaient bien voulu interroger leur pratique et expliquer comment twitter bonifier leur e-réputation ou concourrait à développer leur réseau social. Il semble que depuis, Twitter se soit largement répandu à l'Université en France et de part le monde (lire cette contribution). Un colloque consacré à l'utilisation de twitter dans la recherche est même organisé à Lyon à la fin du mois d'avril. Cela semble donc le moment idéal pour refaire le point sur les motivations qui poussent des universitaires à utiliser twitter. Nicolas Scelles avait ouvert la série d'entretiens en 2013, à lui l'honneur d'ouvrir celle de 2015. 

Tu es actif sur twitter depuis avril 2010. Il y a deux ans, tu as ouvert la série "le prof est sur twitter". Depuis, ton usage a-t-il évolué ?
La première réponse qui me vient à l’esprit, c’est que mon usage a évolué et que je suis moins actif. Pourtant, si l’on regarde mon nombre de tweets, on s’aperçoit qu’il est passé de 2401 au 17 janvier 2013 à 4669 au 11 mars 2015, autrement dit d’une moyenne de 73 tweets par mois d’avril 2010 à janvier 2013 à une moyenne de 87 tweets par mois de janvier 2013 à mars 2015. Je pense que ces moyennes sont néanmoins trompeuses car intuitivement, j’aurais tendance à dire que je tweetais de manière modérée au départ, que j’ai sans doute atteint mon pic lorsque j’étais maître de conférences à Poitiers (de septembre 2011 à juillet 2013) et que j’ai ensuite un peu réduit la cadence, notamment du fait de ma nouvelle localisation au Royaume-Uni, de l’usage de l’anglais et de la nécessité d’en améliorer mon utilisation avant de tweeter de manière plus aisée dans la langue de Shakespeare. Je pense également que j’ai plus retweeté que tweeté dernièrement, d’où le sentiment d’être moins actif.

Concernant la veille, c’était devenu compliqué courant 2014 à la fois par manque de temps en raison d’un certain nombre de projets de recherche et de déplacements professionnels, et aussi parce que j’avais souscrit à un trop grand nombre d’abonnements. Même si j’utilise des listes pour cibler les différents comptes suivis, mon compte Twitter était devenu difficile et même désagréable d’utilisation en raison d’un trop grand nombre de tweets apparaissant à la minute. Mon cerveau a malheureusement quelques limites lorsqu’il s’agit de traiter un grand nombre d’informations ! J’ai alors entrepris un « nettoyage » en réduisant sensiblement le nombre de comptes suivis que j’avais fait passer de 2000 à moins de 600. J’en profite pour m’excuser auprès des comptes que j’ai supprimés, plus liés à mon incapacité à traiter toute l’information qu’à mon manque d’intérêt pour leur contenu ! Du coup, j’ai repris un peu goût à la veille sur Twitter même si je n’ai pas toujours le temps de regarder de près les informations provenant des comptes suivis en dépit de la limitation de leur nombre. Le manque de temps ne me permet pas non plus d’être plus dans l’interaction sur Twitter.

Tu es maintenant basé à Stirling en Ecosse. Tu y utilises twitter à des fins pédagogiques ou pour échanger avec des collègues ? Cela te permet-il de rester en contact avec la France ? 
Twitter à des fins pédagogiques, pas tellement car mon implication dans les tâches d’enseignement restent limitées pour l’instant, le temps de faire bouger un peu les contenus et d’intégrer un peu plus d’économie, ma spécialité. Pour échanger avec des collègues, pas ceux de Stirling car j’ai juste à aller à leur bureau si je veux discuter avec eux ! En dehors de Stirling, un peu, notamment avec Simon Chadwick (@Prof_Chadwick) au moment du lancement de son site The Scorecard juste avant la Coupe du Monde 2014 car j’avais pas mal de contenu susceptible de l’intéresser. Néanmoins, j’échange plutôt par mails, Skype ou en vis-à-vis lors de conférences ou de séminaires avec les collègues, notamment français avec lesquels je continue de travailler. Du coup, je ne crois pas que Twitter me permet de rester en contact avec la France. Il me permet d’être informé de ce qui se passe en France au quotidien mais je reviens suffisamment régulièrement en France pour ne pas avoir à passer par Twitter pour garder le contact.

Utilises-tu d'ailleurs d'autres réseaux sociaux à des fins professionnelles? As-tu étoffé ton activité digitale ? 
Non, je n’ai pas étoffé mon activité digitale au-delà de Twitter. Le manque de temps déjà évoqué précédemment est une raison, la volonté de décrocher un peu de l’ordinateur à certains moments en est une autre. En outre, depuis fin septembre 2014, je suis en charge du compte Twitter de la School of Sport de l’Université de Stirling (@Stirling_Sport). Avec deux comptes à gérer sur Twitter, je préfère me concentrer sur ce support pour ce qui est de mon activité digitale professionnelle qui représente un pourcentage de mon temps de travail finalement assez limité.

Depuis 2 ans, dirais-tu que ton activité sur Twitter a bonifié ton e-reputation et renforcé ton réseau ? 
Depuis 2 ans, peut-être un peu en France mais sans doute plus à l’international. Lors de mon entretien de janvier 2013, j’avais pointé le développement de mon réseau à l’international comme une piste à creuser. J’étais alors loin d’imaginer que fin février 2013, j’apprendrais l’ouverture d’un poste en économie du sport à Stirling par mon futur collègue belge Mathieu Winand (@M_Winand) et encore moins que je serais dessus à partir du 1er août 2013 ! Nos échanges avec Stefan Szymanski (@sszy) et Rodney Fort (@RodneyFort) début février 2013 ont aussi eu leur importance. Twitter a facilité la mise en contact et l’identification. Après, c’est surtout l’internationalisation de ma production scientifique, la participation à des conférences internationales et les recommandations par des pairs reconnus comme Wladimir Andreff, Alain Ferrand, Michel Desbordes ou encore Jean-Jacques Gouguet qui m’ont permis d’étendre mon réseau.

As-tu quelques comptes à recommander ? 
Déjà ceux mentionnés au cours de l’entretien ainsi que le tien évidemment ! Après, les lecteurs peuvent aller faire un saut sur mes listes Twitter en fonction de leurs centres d’intérêt.

Relire la série 2013 "t'as vu l'prof est sur twitter!"

épisode 1 : Nicolas Scelles
épisode 2 : Béatrice Barbusse
épisode 3 : Ludovic Lestrelin
épisode 4 : Loïc Ravenel
épisode 5 : Christophe Lepetit
épisode 6 : Yann Abdourazakou et Frank Pons
&pisode 8 : Lionel Maltese et Thierry Zintz

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