Mon séjour américain prend fin et il aura été pour le moins enrichissant : découvrir des villes et ses habitants, silloner des paysages (plus de 4000 Km parcourus!), visiter des musées, assister à des concerts et bien entendu, aller voir des matches de ligues majeures.
Ces trois semaines de tourisme ont aussi constitué un terrain de recherche fertile aux réflexions que je mène sur le spectacle sportif, l'experience matchday, l'utilisation des réseaux sociaux. Aussi, attendez vous à ce que je revienne sur ce road-trip dans les prochains billets.
Je signale par ailleurs que ce voyage a été une expérience digitale. J'ai laissé l'appareil photo numérique en France pour ne m'en remettre qu'à mon smartphone largement sollicité : twitter/facebook alimentés par instagram (voir ci-après) et foursquare pour donner des nouvelles aux proches et partager de l'experience sportive avec mes étudiants/collègues/followers. Cela a un coût (l'abonnement hebdo à un pass internet international) et demande une cartaine organisation (être à l'affut des free wifi).
En attendant de revenir plus longement sur ce séjour (parler des matches, des stades, des franchises, de l'ambiance), je vous laisse découvrir mon itinéraire :
Vendredi 5 avril : ballade dans San-Francisco
Samedi 7 avril : ballade en vélo (traversée du Golden State Bridge), Match NHL Sharks vs. Kings au HP Pavilon
Dimanche 8 avril : Départ de San Francisco (en passant par le stade des 49ers) pour Monterey
Jeudi 26 avril : visite du MoMa, ballade (sous la pluie) dans New York. Effrayé par le tarif, je n'ai pas envisagé d'aller voir le match 7 Rangers vs. Senators (NHL)
Samedi 28 avril : visite de Coney Island, match MLS Red Bulls vs. NE Revolution au Redbull Arena (le stade est à côté de l'aéroport de Newark) retour en France
Pub dans le métro pour les playoffs NHL
Au Citi Field
3 casques de sport au MoMa
Au Dodger Stadium
Pub dans le métro pour du parfum Yankee
New York accueille la draft NFL
Manger un hot dog au MSG
Pour le moment, je vous invite à parcourir le dernier numéro du mag de l'UCPF (Profession Football n°72) qui revient sur les rencontres du foot pro. Cette journée m'avait inspiré un billet. En page 17, je propose une lecture marketing des réflexions menées par les clubs (voyez aussi les billets de mes camarades @scenic82 et @Lestrelin)
Je vous l’annonçais dans le dernier billet, je pars demain pour un road-trip aux Etats-Unis. C'est l'occasion pour moi de découvrir et ressentir les Major Leagues que je n'ai connues jusqu'à présent que dans mes travaux de recherche, au cinéma, dans les séries ou diffusés à la télé.
Je vais m'appliquer à partager au mieux mes matchday experience. Pour cela, il faudra me suivre sur mon compte twitter (@bhelleu) plus particulièrement les jours suivant:
samedi prochain (le 7 avril) pour un duel californien de NHL entre les Sharks de San Jose et les Kings de LA.(7:30 PM, -9 heures de décalage horaire avec la France)
le vendredi 25 avril, je serai au Madison Square Garden pour un match NBA opposant les Knicks aux Clippers (8:00 PM, -6 heures de décalage horaire avec la France)
L'entrance 3D des Knicks
Je vais essayer de dégoter une place pour un match MLB des Yankees ou des Mets. Alors pour se mettre un peu dans l'ambiance, une carte issue de ma thèse sur la diffusion du sport pro aux Etats-Unis.
Oui oui je vais voir en vrai Blake Griffin !
Diffusion des sports
Le concept de diffusion est cher aux géographes. Dans "Les mots de la Géographie" on en donne la définition suivante :
"action de se répandre dans toutes les directions; expansion d’un phénomène dans l’espace. Propagation d’une innovation dans l’espace (et donc dans le temps) auprès de personnes, groupes, institutions susceptibles de l’accueillir et de l’adopter."
Des géographes ont appliqué le concept aux sport et activités physiques en variant les échelles d'analyse. Par exemple, voici trois études issues de la revue Mappemonde :
La diffusion des Big 4 en Amérique du Nord (MLB, NHL, NFL, MLB)
Dans notre cas, c'est le sport pro qui fait office d'activité innovante. La carte représente l'adoption du sport de ligue majeure par les villes. La taille du cercle correspond à la taille de la ville. Plus la couleur est sombre, plus tôt la ville a obtenu sa première franchise. La carte révèle que 74 villes ont eu au moins une franchise dans l'une des 4 ligues majeures selon une propagation qui part d'un foyer localisé au nord-est pour suivre l'expansion économique du pays au sud et à l'est :
Avant 1900: implantation au nord-est par l’intermédiaire du développement du baseball
1900-1945: renforcement du nord-est par l’émergence du hockey (essentiellement au Canada) et du football américain (dans de petites villes qui disparaîtront par la suite)
1945-1980: expansion vers le sud et l’ouest à la recherche de nouveaux marchés
Depuis 1980: les grandes villes étant déjà équipées, les ligues étendent leur offre dans des marchés moyens
Fondée en 1919, la franchise NFL des Packers de Green Bay (306 000 habitants) est la dernière survivante des « small town teams » qui constituaient la NFL durant les années 1920. L’équipe a survécu à la stratégie d’allocation optimale des équipes qui s’est opérée tout au long du siècle dernier par le soutien indéfectible de ses fans propriétaires de l'équipe sur un modèle comparable aux socios en Espagne. Le tableau suivant recense les petites villes hôtes d’une équipe de football durant les cinq premières années d’existence de la NFL.
Marchés de moins d’un million d’habitants ayant accueilli une franchise NFL entre 1920 et 1924
Dans ses premières années de fonctionnement, la NFL était une ligue accueillant essentiellement de petites villes du Midwest et peu de grandes villes. La Rue en Ohio est la plus petite ville à avoir accueilli une équipe de football. Jim Thorpe, médaillé olympique aux jeux de Stockholm (1912) puis destitué de ses titres convaincu d’avoir enfreint les règles de l’amateurisme, a joué pour les Oorang Indians. Présente deux saisons en NFL (1922-1923), l’équipe devait jouer ses matchs à domicile dans la ville voisine de Marion un peu plus peuplée. Toutes ces franchises ont disparu à l’exception de deux cas : les Packers donc et les Decatur qui opèrent de nos jours à Chicago sous le nom des Bears.
L’importance de la taille du marché apparaît dès l’émergence des ligues majeures. Fondée en 1876, la National League (baseball) stipule dans ses statuts qu’ « aucun club ne doit être admis dans une ville dont la population est inférieure à 75 000 habitants, exception faite d’un vote unanime de la ligue. »
A l'occasion, je reviendrai sur la géographie du sport nord-américain en expliquant pourquoi il n'y a pas d'équipe NFL à Los Angeles et comment cela favorise le subventionnement public des stades et arenas.