lundi 4 juin 2012

Agenda : 2 interventions sur les fans et le digital

Cela fait maintenant deux ans que je suis un observateur attentif des activités numériques des athlètes, clubs, ligues/fédérations et marques sportives. A titre d'illustration, j'étais le 11 mai dernier à la journée Sport & New Media organisée par Sport Business. Vous pouvez retrouver un petit compte-rend sur l'excellent Sport Buzz Business.

En qualité d'universitaire, une partie de mon travail consiste aussi à convertir en savoirs et connaissances ces pratiques émergentes. Remarquez que la production académique s'étoffe. Internet, les nouvelles technologies et le social Networking font l’objet de numéros spéciaux de revues universitaires dédiées au sport.  Cela a été le cas pour le Sociology of Sport Journal (Volume 26, Issue 1, March 2009), l’International Journal of Sport Management and Marketing (Volume 10 - Issue 3/4 – 2011) ou encore l’International Journal of Sport Communication (Volume 3, issue 4 2010). Pour ceux qui préféreraient la lecture d'un livre, celui de Jimmy Sanderson fait référence:  It's a Whole New Ballgame: How Social Media Is Changing Sports (2011).

#teaser : Je vous en reparlerai le moment venu mais sachez que j'ai rédigé avec Maxence Karoutchi de SPORTBIZinside un chapitre d'ouvrage tentant de balayer l'ensemble des bonnes pratiques.

En attendant, mon mois de juin est marqué par deux rendez-vous important : 

Le vendredi 15 juin : LNB

A l'invitation de la Ligue Nationale de Basket, je donnerai une conférence sur l'expérience du fan. J'en ai déjà touché un mot ici mais il me semble vraiment que cela devient la grande question pour les organisateurs : quelles sont les motivations des fans à aller voir un match? Comment optimiser l'expérience matchday au delà de ce qui se passe sur le terrain? Comment mobiliser des dispositifs numériques pour favoriser des extensions du spectacle sportif?

Le jeudi 21 juin : FAST Sport

A l'invitation de FAST Sport j'assurerai la journée de formation "Concevoir, piloter, animer une stratégie digitale". Pour cette journée, il me semble intéressant de mobiliser la communauté digitale sport business. pour favoriser les interactions, je compte mettre en place le hashtag #DigiFastSport. Je compte sur vous pour suivre cette journée et intervenir ! 


Je reproduis ici le petite interview qui apparait dans le newsletter n°54 de FAST Sport.

Vous êtes le blogueur de Hell of a sport, mais aussi intervenant reconnu en marketing sportif, quelle est votre parcours et votre spécialité ?  
Je suis blogueur, twittos, fan de sport mais avant tout, je suis Maître de Conférences à l'Université de Caen où j'enseigne l'économie et le marketing du sport.
Mes recherches portent sur la spectacularisation des divertissements sportifs. Le sport spectacle a considérablement évolué : globalisation, concurrence accrue, fragmentation des marchés, nouvelles pratiques et technologies... Les organisateurs ne peuvent plus se contenter de vendre aux (télé) spectateurs la durée d'une rencontre. Il faut optimiser la qualité de tout ce qu'il y a autour. Je considère que cet "autour" participe de la construction d'une expérience du fan. Cela peut être un stade innovant, mais aussi les dispositifs numériques optimisant l'expérience jour de match.

Pourquoi avez-vous lancé votre blog et quel impact cela a-t-il sur votre activité ?

Hell of a Sport est un blog encore jeune qui a trouvé son rythme de publication et son ton relâché. Très actif sur twitter et reconnu au sein de la communauté sport business digitale, je me suis vite retrouvé limité par les 140 caractères. Le blog est un outil complémentaire qui s'adresse aux professionnels du champ du sport professionnel, aux étudiants, aux universitaires ... J'essaie tantôt de réagir à l'actualité, tantôt d'envisager des thématiques liées au marketing ou à l'économie du sport professionnel par une entrée originale.

Les réseaux sociaux ont pris une place de choix dans les stratégies de communication, qu'en est-il dans le sport ?
Il est vrai qu'il existe une tendance nette à la socialisation des contenus. Cela s'inscrit, je crois, dans le cadre plus large du marketing expérientiel. Le fan est en recherche d'une immersion dans une activité passionnante, ludique, impliquante et hédoniste. Le digital permet cela. Je propose un modèle que j'appelle 2P2C pour Participation/Partage/Contenu/Communauté. On comprend en quoi les ressorts du spectacle sportif entrent en résonance avec ces 4 entrées. Ce que permettent les réseaux socio-numériques ce sont des extensions des moments des émotions sportives au sein d'une communauté potentiellement mondiale. Voyez l'exemple du dernier All Star Game et soyez attentifs aux prochains Sociolympics !

Vous animez le séminaire de formation FAST sport " Concevoir, piloter et animer une stratégie digitale dans le sport " le 21 juin prochain, pourquoi est-ce important d'anticiper avant de se lancer dans le digital ?
Parce qu'ils se donnent à voir outrageusement, qu'on les utilise chaque jour, les dispositifs numériques n'échappent pas à un effet de mode. Tout se passe comme si cela était simple à mettre en œuvre alors que peu de gens parviennent à définir clairement ce qu'est le WEB 2.0 si ce n'est pour le réduire à tort à facebook et twitter. Comme dans chaque stratégie, il est nécessaire de définir des objectifs, d'identifier un public cible et d'évaluer ses moyens. Sûrement est-il préjudiciable pour une marque sportive de ne pas avoir de présence digitale, mais peut-être l'est-il encore plus de s'y jeter tête baissée. N'oubliez pas qu'une partie de des fans maîtrisent déjà ces dispositifs. Pour leur parler, il faut être crédible et donc disposer d'une culture numérique.

Que pensez-vous du niveau de professionnalisation du marché du sport business en France et en quoi est-ce important de continuer à se former tout au long de son parcours professionnel ?
Pour connaitre un peu les deux marchés, et mon propos se limite ici aux clubs professionnels, je dirais qu'en France on s'est longtemps focalisé sur son offre tandis qu'aux Etats-Unis on pense d'abord à la demande. Ainsi, sans grande surprise, les franchises américaines développent un arsenal marketing relationnel et expérientiel centré sur leurs fans qu'il faut impliquer, satisfaire et fidéliser. Pour cela, de nombreux clubs de ligues majeurs utilisent déjà avec succès des dispositifs digitaux. Et se former tout au long de sa vie professionnelle permet de d'acquérir de nouvelles compétences, d'ouvrir son champs d'action et améliorer ainsi son employabilité dans un milieu qui évolue.

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