Une enquête d'Eudodata TV WorldWide confirme que le sport est encore et toujours un programme plébiscité par les téléspectateurs. Il est vrai que l'année 2012 a été particulièrement riche en événements sportifs. Ainsi, sur la période janvier-août l'Euro de football est le premier des programmes en Allemagne, Espagne, Italie et aux Pays-Bas. En Espagne, la finale de l'Euro a réalisé la meilleure audience télévisuelle de tous les temps (15,5 millions de téléspectateurs).
Concernant les Jeux Olympiques, 42,5 millions d'américains ont suivi la cérémonie sur CBS tandis qu'en Angleterre la BBC1 réalisait une part d'audience de 81%. L'étude révèle par ailleurs que la multiplication des écrans favorise d'une part le multitasking et la télévision ATAWAD (Any time, anywhere, any devise). Les diffuseurs recherchent l'engagement, l'implication, l'interactivité des téléspectateurs. Ainsi, les Jeux Olympiques de Londres ont-ils étaient un excellent laboratoire de la social TV : émergence du second screen, statistiques, applications dédiées, résultats, contenu exclusif.
Demain débute la diffusion de la cinquième saison de "Parks and Recreation". Ce mockumentary de CBS a pour personnage principal Leslie Knope, la responsable du service des espaces verts de Pawnee, petite commune frictionnelle de l'Indiana. Leslie est dévouée a sa ville, elle est dotée d'un sens aiguë de l'intérêt général et du service public. Elle admire Hillary Clinton, Madeleine Albright et Condoleezza Rice, et rêve de devenir la première femme présidente des Etats-Unis.
C'est vrai, cette série ne parle pas de sport. Cela-dit, dans le master MDS de Caen, plusieurs cours sont consacrés aux collectivités territoriales. Alors d'accord, Parks and rec n'est pas The West Wing ou Boss, mais la regarder c'est découvrir des problématiques de développement territorial et de gestion d'un service public. Voici donc 5 bonnes raisons de regarder Park and Recreation.
1- Ron Swanson
Je tiens Ron Swanson pour l'un des personnages les plus drôles des comédies network. Libertarien convaincu, il dirige pourtant le service des parks & recreation. Ron a une moustache, une voix grave, deux ex-femmes qui s'appellent Tammy (comme sa maman), il aime la viande et jouer du saxo (quand la nuite tombe, il devient Duke Silver). Vous connaissez la pyramide de Maslow? Ron a développé sa pyramid of Greatness !
2- Tom Haverford
Les étudiants passionnés de néo-marketing devraient aduler (ou moquer) Tom. Tom Haverford se veut à la pointe de la hype. Non content d'être un early adopter de tendances il veut les impulser. Avec son pote Jean Ralphio, il fonde l'agence entertainment 720. La technique de Tom sur les sites de rencontre :
3- Des guest
Au visionnage des épisodes, vois croiserez Louis CK (l'homme le plus drôle du monde), Justin Theroux et Detlef Schrempf !
4- Pawnee
La ville fictionnelle a été fondée en 1817. Dans le mairie, des fresques illustrent comment les indiens ont été chassés pour construire la ville. L'économie dépend largement d'une fabrique de confiseries. Le slogan de la ville est "Pawnee: First in Friendship, Fourth in Obesity". Sans que l'on sache vraiment pourquoi, les habitants chavirent de bonheur à la vue de la mascotte, un petit poney du nom de Li'l Sebastian. Voyez un site fictionnel consacré à Pawnee.
5- C'est drôle
Cette satire politique a été créée par Greg Daniels (Saturday Night Live, The Simpsons, The Office) et Michael Schur (The Office). Le rôle principal est tenu par Amy Poehler (c'est elle qui imitait Hillary Clinton dans le Saturday Night Live).
Hier, Clément Guillou, journaliste à Rue89, m'a sollicité au sujet de la stratégie omnisports du PSG. Dans l'entretien, j'essaie de défendre l'idée que le PSG bénéficie d'une forte notoriété. Mais, si le club parisien est connu et reconnu, il n'est pas encore totalement aimé. Selon moi, en réactivant l'omnisports, le PSG étend sa gamme de produits "spectacle sportif". C'est un moyen d'étendre un territoire de marque très ancré sur le foot, même si cette équipe demeure la locomotive de la marque PSG. Ce faisant, le Paris Saint Germain agit localement (de nouveaux sports, une nouveau public) et pense globalement en se repositionnant comme un club ambitieux qui serait à court/moyen terme en mesure de concurrencer les grands clubs européens. Il s'agit en fait d'opérer un grand écart entre proximité et notoriété internationale.
Valery Brancaleoni (@vfbrancaleoni) est le fondateur de marketingdigital-football.com. Ce site est un excellent observatoire des stratégies digitales des clubs de football professionnel. On y trouve un classement régulier des clubs de L1 sur twitter et facebook, des best practices et des entretiens avec des professionnels. Valery fait partie du jury de blogueurs qui décernera les prix sportnumericus.
Hier, marketingdigital-football a inauguré une nouvelle rubrique : chaque vendredi sera mise en ligne une revue de presse internationale du sport numérique. Valery a mobilisé plusieurs observateurs du digisport dans plusieurs pays. Peut-être parce que je réalise une revue de presse internationale du sport partagée chaque mois ici même, il a pensé à moi pour sélectionner chaque semaine 5 articles en langue française. Il s'agira bien entendu d'identifier ce qui fait l'actualité du sport et des new media mais cela donnera aussi l'occasion de mettre en valeur les contributions de mes camarades blogueurs (listés à gauche de cette page) qui produisent à un rythme soutenu un contenu de qualité. Par exemple, dans ma sélection d'hier, on retrouve SportBuzzBusiness et Digital Sport.
Si vous êtes cinéphile vous êtes surement allé voir Killer Joe de William Friedkin. Matthew McConaughey y interprète brillamment un tueur sadique, inquiétant et pervers, qui me rappelle la performance de Casey Affleck dans The Killer Inside Me ou encore celle de Javier Bardem dans No Country For Old Men.
Il faut voir McConaughey, dérive d'un Texas exacerbé dans ce qu'il a de plus malsain. Il faut dire que l'acteur est né et a grandi dans cet Etat. Dans un registre comique, les sériéphiles se souviendront peut-être que l'acteur a campé un autre texan dans Eastbound & Down. Accent appuyé, lunettes sur le nez, il y tient le rôle de Roy McDaniel, un recruteur des Texas Rangers qui cherche à voir si Kenny Powers a encore le niveau de la ligue majeure.
Pour le plaisir, deux scènes (la seconde est hilarante et Roy McDaniel est bien plus inquiétant que Killer Joe) :
La sortie aujourd'hui du film Premium Rush est l'occasion de mener une réflexion marketing sur le fixie. Pour ceux qui l'ignorent, le fixie est un vélo dont le pignon fixe (fixed gear) entraine solidairement la roue arrière, le pédalier et les jambes. Lorsque le mouvement est impulsé, le cycliste fait corps avec la machine qu'il freine par rétro-pédalage ou par dérapage contrôlé et anticipé (skid).
Bande annonce de Premium Rush
Ce qui est intéressant dans la cas du fixie c'est que le voit se constituer une culture (appelez là, culture urbaine, pop culture, sous-culture, culture underground...). Cela dit, j'accuse quelques lacunes en sociologie des pratiques culturelles aussi je préfère aborder la question par le prisme d'une "phénoménologie marketing". Par "phénoménologie", je ne me risque pas à une lecture philosophique du pignon fixe mais plus simplement à une description du phénomène. Autrement dit, comment la diffusion de la culture fixie se donne t-elle à voir?
Je voudrais mettre en relief un modèle finalement assez classique, celui qui va From the Margin to the Mainstream ou d'un marché de niche constitué d'experts et d'early adopters à un marché de masse. Ici, nous pouvons faire l'hypothèse que la sortie de Premium Rush, film manifestement calibré pour le grand public, est un symptôme de la diffusion d'une sous-culture au delà du cercle d'initiés.
Qu'est ce que le pignon fixe?
Je favorise la lecture marketing car ici, l'innovation est fondée sur une régression technologique : on abandonne la roue libre. Cela produit deux effets :
le vélo est dépouillé du superflus : plus de dérailleur avant/arrière, plus de frein pour ceux qui roulent en breakless. Le fixie exalte l'essence du vélo, la pureté des lignes d'un cadre mais aussi l'ensemble des autres composants. La démarche est esthétique. Il s'agit de faire du beau en préférant certaines marques (une selle brooks, un cintre et une potence Cinelli, des roues Mavic, Easton ou Aerospoke, un pédalier Campagnolo...).
de nouveaux usages urbains : on le voit dans le film Premium Rush, le fixie est un vélo léger, maniable, réactif et véloce. Il a été adopté par la communauté des messagers. Mais la beauté fondamentale du fixie, son équilibre, ses couleurs, sa ligne, en fait aussi un objet très prisés des jeunes urbains, graphistes et designers. Plus largement se constituent des communautés (des tribus aurait-on dit il y a 10 ans) qui déclinent le vélo urbain sur plusieurs usages (le fixie, la bike-polo...)
Du Porn Bike (source, pignonfixe.com)
Il faut alors comprendre qu'ici, l'innovation est socio-culturelle : elle ne repose pas sur des améliorations technologiques du vélo (au contraire) ni même sur une une innovation commerciale des marques de vélos. Dans ce cas (comme dans beaucoup d'autres concernant les cultures urbaines), on doit ici l'émergence du fixie à des précurseurs californiens accordant autant d'attention à la dimension lifestyle qu'à la pratique. Finalement, le fixie a plus à voir avec le skate qu'avec les pistards.
Pour intégrer les fondements culturels du vélo à pignon fixe, il est indispensable de regarder le documentaire "le vélo de papy fait de la résistance" (la page Facebook)
Dans un prochain billet, en nous appuyant sur le cycle d'adoption de l'innovation, nous identifierons des symptômes de la diffusion de la culture fixie.
Bonus : quelques photos prises lors de mon passage à San-Fancisco
Comme le chante Julien Doré "It is the end of the summer. L'été summer". Le mois d'août s'achève, la rentrée universitaire approche, vous sentez poindre cette mélancolie d'avant septembre avec les jours qui raccourcissent. Qu'ils paraissent loin les Jeux Olympiques, l'Euro 2012, le Tour de France !
La meilleure façon de se remettre ça en tête est encore de consulter ma revue de presse internationale d'économie et de marketing du sport pro. Pour le mois d'août j'ai archivé 217 PDF.
Le mois dernier, 11 530 pages ont été vues sur ce blog notamment grâce au succès de l'article consacré au salaire de Zlatan (5697 vus le mois dernier, 7087 au total soit le quart des pages vues à lui seul!). Voici le top 3 des billets les plus lus le mois passés :