jeudi 24 janvier 2013

Au sujet de la liste Deloitte : ce que gagne un club

Aujourd'hui, le cabinet Deloitte a révélé son Top 20 des clubs de football qui génèrent le plus de revenus. Hier, Forbes diffusait son estimation de la valeur des franchises NBA. On peut toujours discuter de la méthodologie employée par ces cabinets (d'ailleurs, avec Nicolas Scelles, nous l'avons fait dans un article intitulé "que vaut un club de foot" sur les cahiers du foot). Je recommande tout de même la consultation de ces classements qui deviennent encore plus intéressants lorsqu'on les mets dans une perspective historique. Par exemple, je tiens à jour la base de données des "Deloitte Football Money League" depuis la saison 2001/2002 : 33 clubs sont apparus au moins une fois dans ce classement, 13 d'entre ne l'ont jamais quitté et on est pas près de revoir certains clubs. 

La Deloitte Football Money League depuis 2001

L'Olympique Lyonnais et l'Olympique de Marseille s'installent dans ce classement mais plutôt dans le dernier quart. Ces clubs peinent à développer leurs revenus (plutôt en baisse d'ailleurs), restent dépendants des droits télévisuels et ne parviennent pas à générer des recettes matchday (peut-être cela viendra t-il avec les nouveaux stades?). 

Structure des revenus de Lyon et Marseille

Deloitte Football Money League 2013
Les rapports

J'ai tweeté : 



Pour aller plus loin sur cette question, vous pouvez consulter sur ce blog : 

8 commentaires:

  1. Je pense qu'il serait intéressant pour la version 2014 d'avoir une analyse des résultats nets de chaque club... afin de voir quels sont ceux qui tendent vers une réelle efficience économique.
    Aussi et c'est à titre plus personnel qu'il serait intéressant de créer un #rugbymoneyleague.

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    1. Ta remarque est des plus pertinente Maxence. J'ai vu beaucoup d'articles passer sur le Top 20 Deloitte et quelques imprécisions. Deloitte ne mesure pas la valeur ni même la richesse d'un club mais ses revenus. On peut avoir CA monstrueux et dépenser plus que l'on gagne. D'ailleurs, un club pro riche, je n'en connais pas !
      En revanche, Forbes s'essaie à l'évaluation. Dans ses classements, le mag américain place Man U devant le Real.

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  2. Quelques remarques à la fois sur les chiffres présentés et l'interprétation que vous en proposez, en toute humilité et pour faire avancer positivement le débat, bien sûr !

    1) Le problème d'un Top 20, c'est qu'il n'inclut que 20 clubs .. oups .. d'où un OM n'apparaissant que 6 fois sur 11, contrairement à l'OL (10 fois sur 11 !) .. un Top 30 serait plus avantageux pour l'OM et les autres gros clubs historiques (Valence, Atletico Madrid, Benfica, etc).

    Reste le cas du PSG, qui entrera cette année dans ces classements, notamment grace à un contrat particulièrement juteux avec la QNB, qui ne manquera pas d'être analysé à la loupe par l'UEFA, tant son montant dépasse le caractère « normal » voulu par le Fairplay financier.

    2) Si ni la valeur de la société commerciale, ni ses résultats nets (ni sa dette) ne font l'objet de l'étude, les résultats sportifs ne sont logiquement pas plus pris en compte. Bien sûr, j'adhère à la théorie qui relie la taille & le potentiel économique d'une agglomération et la richesse du ou des clubs de cette zone à leurs résultats sportifs sur le long-terme. Ces chiffres ne permettent donc pas d'analyser le véritable exploit des clubs portugais ou ukrainiens, par exemple.

    3) Je souhaite modérer vos propos d'observateur (spécialisé et pertinent) sur l'Olympique Lyonnais qui, selon vous, « s'installe plutôt dans le dernier quart, peine à maintenir ses revenus (..) et ne parvient pas à générer des recettes matchday » .. quel réquisitoire !!

    Faire partie des 15 clubs générant le plus de revenus en Europe (et donc dans le monde, ou presque) depuis de 10 ans n'est pas vraiment ce que j'appelle un échec .. le classement UEFA confirme d'ailleurs cette appartenance au TOP 15 continental.

    Si ces revenus matchday souffrent de la comparaison avec les « monstres » (real, barcelone, manchester ou bayern et quasiment une dizaine de clubs anglais, bénéficiant d'une base de « fanatiques ») et que le club est dépendant des droits TV, c'est peut-être la « culture football » des Français qui explique, selon moi, le moindre engouement des fans à « consommer » et des entreprises mondiales à investir sous forme de partenariat sportif. Ainsi que le manque de palmarès européen du club (malgré des parcours réguliers et flatteurs en Champions League) et de stars auxquelles les fans peuvent s'identifier (et ainsi acheter le maillot ; cf Zlatan, Thiago Silva et autres).

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  3. SUITE et FIN :

    Le PSG a donc réussi là ou l'OL, l'OM ou d'autres ont échoué : attirer des investisseurs richissimes ET des stars planétaires. Reste encore à transformer l'essai, c'est-à-dire gagner DES titres de Champion de France et rapidement aller tutoyer les sommets européens.

    PSG sera cependant freiné dans sa démarche par un stade (parmi mes préférés) vieillissant, là où l'OL et le LOSC (notamment) pourront bénéficier d'infrastructures ultra-modernes et donc propices aux nouvelles habitudes de consommation mondiales.

    4) Enfin, remettre en perspective les résultats de l'OL en matière de revenus commerciaux est ici un devoir : supérieurs à 40 M€ depuis 5 ans (avec une pointe à quasiment 60 M€), ils sont le résultat d'un travail méthodique et innovant (et peuvent bien sûr être améliorés!!). Le montant de ces partenariats ne souffre d'aucune comparaison sur le territoire national

    La encore, hors PSG 2013, qui devrait rapidement bénéficier d'atouts nombreux : une ville « magique », une stratégie limpide, un engouement du public à la hauteur des ambitions qatariennes, des partenaires ultra-généreux ET des stars et du beau jeu !.

    A titre d'exemple (que nous connaissons bien), l'un des concurrents de l'OL la saison dernière en Ligue 1, le Stade Malherbe Caen, présentait un bilan d'environ 6 M€ en matière commerciale (pour 5,5 M€ de billetterie et 17 M€ de droits TV et un total d'environ 32 M€ de budget). Ce qui ne les a d'ailleurs pas empêché de prendre 6 points sur 6 possibles face à l'OL cette année-là !!

    Même en considérant le potentiel économique de la région lyonnaise et la puissance (sportive et financière (quoique, au vu des derniers bilans du club)) du club rhodanien, l'un génère 6,5 fois plus que l'autre en la matière ..

    Ma conclusion sur ce point : l'attraction moyenne d'un club normal de Ligue 1, même qualifié en Coupe d'Europe (Lille, Bordeaux, Rennes, Toulouse, Montpellier, etc), est plus faible que pour des clubs similaires dans les grands pays de football voisins auprès des partenaires. Et ceci, quasiment par nature.

    Et ma conclusion générale est la suivante : concernant son Olympique Lyonnais, M. Aulas pourrait donc dire « quand je regarde les tous premiers de la classe européenne, je me fais peur .. mais quand je regarde tous mes voisins, et notamment l'OM, je me rassure !! » !!!

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  4. M. Heuleu, il me semble que le Bayern Munich et Arsenal affiche un résultat net positif. Je n'ai pas retrouvé les chiffres, mais cela s'explique par la puissance commerciale et marketing pour le Bayern, et aux recettes des transferts pour Arsenal. A vérifier.

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  5. Merci de vos réactions. Peut-être en effet ai-je été sévère avec les clubs français. C'est vrai qu'ils sont dans ce classement et que c'est déjà bien : bien des clubs allemands, espagnols, italiens, anglais, écossais n'y figurent pas ou plus. Cela dit, même ce TOP 20 est à deux vitesses. Observez l'étonnante stabilité du top 5 qui sera peut-être modifier par l'arrivée de Man City. C'est aussi ces clubs qui gagnent la LDC. Derrière ça bouge un peu même si un seul club fait son retour.
    Pour aller dans le sens de l'autre contribution, il existe aussi des classements des marques de sport (voyez ce que je mets en lien dans l'article) et le Bayern comme Arsenal figurent dans le Top10 des clubs.

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  6. Cette présentation de Deloitte est trop simpliste, elle ne tient pas compte de la sous-traitance, certains clubs confiant par exemple le merchandising à des sociétés spécialisés, si bien que le revenu qu'ils perçoivent présente pour les uns un profit et pour les autres un chiffre d'affaires, au final l'analyse s'en trouve biaisée. Enfin on peut regretter que l'analyse soit circonscrite aux revenus sans mettre en perspective les dépenses des uns et des autres.

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  7. Un club de foot, surtout quand il a une renommée nationale ou internationale vaut forcément quelque chose. Sinon, comment va-t-il payer les revenus de ses joueurs, alors qu'on le sait, parmi les sportifs les plus rémunérés figurent les footballeurs.

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