jeudi 12 décembre 2013

C'est dit, lu, vu, entendu : #RIP #Epitaphe2.0

source image
C'est dit :

En cours j'explique souvent à mes étudiants que de ce jour jusqu'à leur mort, 95% du temps, ils ne seront plus éloignés d'un écran (ou sa variante/substitut) de plus de 5 mètres. Et s'ils ne sont pas équipés de devices, ils devront faire avec ceux des autres. Vendredi dernier, en intervention dans le Master Green de Caen, pensant à haute voix, j'ai dit que les écrans n'allaient d'ailleurs pas nous quitter après notre mort. Vous souvenez vous dans les années 1980, 1990 et 2000 de ces personnes qui souhaitaient se faire enterrer avec télévision, téléphone portable ou jeux vidéo?



Et puisqu'un des aspects de la digitalisation du monde, c'est sa dématérialisation, pourquoi l'écran ne remplacera t-il pas la pierre tombale? Pourquoi figer une identité dans un nom, des dates, une épitaphe? Et si les milliers de gigas de contenus générés toute notre vie devenaient des traces numériques et du souvenir pour ceux qui restent? La digistèle deviendrait un hub qui diffuse photos, vidéos, tweets générés, compilés et archivés par le défunt. Vous vous recueillez un 12 décembre? la digistèle sélectionnerait ainsi du contenu : "il y a 10 ans, un 12 décembre, Il/elle, était là, avec telle personne, pour faire telle chose". Mieux encore (ou pire, c'est vous qui voyez), équipée d'un bracelet connecté mémoriel, la personne qui vient se recueillir accède à un contenu personnalisé fait des moments passés avec le défunt. La tombe 2.0 existe déjà (un peu). Si en plaisantant je m'amuse à imaginer cela pour la beauté de la prospective, je serais surpris que personne n'y songe sérieusement pour le profit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire