Dans la série Billions (Showtimes), Axe Axelrod a fait fortune à la tête d'un fond spéculatif. Apprécié du public et fidèle à ses origines modestes, il est pourtant dans le collimateur de la commission boursière (U.S. Securities and Exchange Commission - SEC). Sa fortune est maintenant si importante qu'il envisage d'acheter une franchise NFL. Dans un épisode récent, il en discute avec Mark Cuban, le célèbre propriétaire des Dallas Mavs (NBA), qui joue son propre rôle. Lui et Axe ont en commun de ne pas être des héritiers. Partant de rien ou presque, ils ont fait fortune et sont devenus aussi populaires que critiqués. Pour Axe, investir dans une franchise NFL ce n'est pas seulement s'offrir une marotte mais surtout se refaire une belle image. Extrait :
Mark Cuban - Look, Axe, I spent seven years and more money than I care to admit fighting the S.E.C. just to clear my name.
Axe - And you did.
Mark Cuban - Fuck, yeah, I did, but in those seven years, I tried to buy two baseball teams. You may notice... I don't own a baseball team.
Axe - You think the S.E.C. was the dealbreaker?
Mark Cuban - It fucking didn't help. That's for damn sure. Look, Axe, we're different, right? We didn't inherit our money. We earned it calling bullshit early, often, and very publicly. The NFL doesn't like that shit. They're afraid you're gonna break etiquette, come in long and loud. They think you're gonna be the Mark Cuban of the NFL.
Axe - Oh, so I'm pre-fucked?
Mark Cuban - You need to make it clear to them that you're hanging up the gloves and moving on to a new phase. You know what else you need to do? You need to stop fucking with the U.S. attorney.
Axe - I'm not gonna do that.
Mark Cuban - Come on, Axe. So, when are they gonna make the decision?
Axe - This week.
Mark Cuban - You know, even if you win this lawsuit, that's the long game. If you really want this team, you got to ask yourself... How are you gonna change hearts and minds today?
A la fin de l'épisode, un interlocuteur d'Axe lui explique :
"Sports franchises are how we knight people in this country. And you're not royalty. You're a robber baron."
Axe ne serait qu'un Baron voleur, expression péjorative qui caractérise les capitaines d'industries de l'Amérique du XIXème s'adonnant au capitalisme sauvage. Il y aurait beaucoup à dire sur les motivations des propriétaires de franchises aux Etats-Unis. Cet extrait de la série Billions donne surtout l'occasion de mettre en avant un article récent de Manuel Schotté de l'Université de Lille 2 publié l'année dernière dans la revue Politix :
Manuel Schotté, « Monter en première division. Trajectoires de notabilisation des présidents de clubs de football professionnel (1960-1999) », Politix 2016/2 (n° 114), p. 99-120.
DOI 10.3917/pox.114.0099
Il y écrit que "le profil majoritaire des présidents de clubs de football diffère nettement de celui de l’élite patronale : chefs d’entreprises issus de milieux modestes et dont la promotion sociale ne passe pas par l’École, ils ne sont ni héritiers ni membres de la noblesse d’État. Échappant aux deux grands modes de (re)pro-duction du grand patronat français, ils incarnent une figure atypique des élites françaises, qu’elles soient économiques, politiques, syndicales ou associatives." et plus loin : "Au regard des profits de notabilité qu’elle confère, la fonction de président peut être considérée comme un moyen de convertir du capital économique en capital symbolique et en capital social."
Fier de ses origines populaires, chef d'entreprise stratège aussi admiré que vilipendé, Axe Axelrod serait donc une sorte de mélange de Louis Nicollin et Jean-Michel Aulas...
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