L’équipe de baseball de Washington DC vient de remporter le titre face à Houston à l’issue d’une série tonitruante. Le septième match décisif a ressemblé presque 14 millions de téléspectateurs aux États-Unis. Le 31 juillet dernier, j’ai assisté à un match au Nationals Park. Rien n'indiquait alors que l'équipe pouvait remporter le titre. Et d'ailleurs, ce jour là les Nationals ont perdu contre Toronto. Malgré tout, les fans étaient des plus enthousiastes en reprenant à tue-tête la chanson "baby shark".
J’aurais dû te filmer pendant Baby Shark. Bon, on aura quand même vu les vainqueurs des World Series ! pic.twitter.com/NIlEexHFND— Yoann Dutitre (@Yoann_Dutitre) October 31, 2019
Et depuis, si vous visitez la boutique en ligne de l’équipe de baseball de Washington vous trouverez du merchandising à l’effigie d’un requin : un t-shirt à 28 $, un sweat à 65 $, une casquette à 25 $, un drapeau à 40 … Pourtant l’équipe ne se nomme pas « les Sharks ». Anciennement basée à Montréal au Canada, la franchise est délocalisée à Washington pour la saison 2005 et prend le nom des Nationals. Equipe compétitive depuis les années 2010, elle vient tout juste de remporter son premier titre alors qu’elle ne figurait pas dans les favoris. Lorsque l’équipe a paradé dans la ville pour célébrer le titre, un peu partout pouvait-on voir des peluches de requins.
Gerardo Parra, joueur de champ qui évolue en ligue majeure depuis 2009, rejoint les Nationals au mois de mai. Tout comme l’équipe, il est en difficulté. En juin, à la demande de ses trois enfants, il opte alors pour « baby shark » comme Walk-up song lorsqu’il se présente à la frappe. Mise en ligne sur youtube en juin 2016, la chanson entêtante compte depuis plus de 380 millions de vues pour n’être plus seulement un phénomène internet mais aussi un objet pop-culturel.
During the regular season, Gerardo Parra wasn't performing at the level he wanted, so he changed his walk-up song.— FOX Sports: MLB (@MLBONFOX) October 27, 2019
And just like that, the song of the @Nationals' season was born. pic.twitter.com/UXDOgbPSmZ
Jouée à chaque fois que Parra se présente au bâton, la chanson ravit le public du stade qui reprend la chorégraphie du clip. La franchise assure des animations sur les écrans géants et les joueurs eux mêmes se félicitent et s’encouragent, selon qu’ils atteignent la première, deuxième ou troisième base, en joignant le pouce et l’index (baby-shark), les paumes des deux mains (momie shark) ou les deux bras (daddy shark). Les joueurs ne se prennent pas au sérieux, jouent plus détendus et l’équipe se met à gagner des matchs et termine la saison régulière à la deuxième place de sa division.
Elle termine même devant l’équipe de Philadelphie qu’avait rejoint Bryce Harper, grand talent des Nats, lors de la dernière intersaison pour un contrat record de 330 millions sur 13 ans. Ce bilan permet aussi à l’équipe de jouer la wild card face aux Brewers. Ils éliminent ensuite les Dodgers de Los Angeles et les Cardinals de Saint Louis. Ils mènent 2-0 en finale contre Houston, grand favori, avant d’être menés 3 à 2 (au meilleur des 7 matchs). Washington parvient pourtant à s’imposer par deux fois à l’extérieur.
Et c'est ainsi qu'un meme internet est devenu l'hymne improbable d'une équipe remportant un succès tout autant improbable. L'histoire n'est pas si anecdotique que cela. Elle dit quelque-chose de la Fan Experience qui n'est pas seulement produite par l'organisateur mais parfois survient spontanément des fans.
Elle termine même devant l’équipe de Philadelphie qu’avait rejoint Bryce Harper, grand talent des Nats, lors de la dernière intersaison pour un contrat record de 330 millions sur 13 ans. Ce bilan permet aussi à l’équipe de jouer la wild card face aux Brewers. Ils éliminent ensuite les Dodgers de Los Angeles et les Cardinals de Saint Louis. Ils mènent 2-0 en finale contre Houston, grand favori, avant d’être menés 3 à 2 (au meilleur des 7 matchs). Washington parvient pourtant à s’imposer par deux fois à l’extérieur.
Et c'est ainsi qu'un meme internet est devenu l'hymne improbable d'une équipe remportant un succès tout autant improbable. L'histoire n'est pas si anecdotique que cela. Elle dit quelque-chose de la Fan Experience qui n'est pas seulement produite par l'organisateur mais parfois survient spontanément des fans.
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