mercredi 30 mai 2012

Welcome Home

Ce billet est le deuxième d'un cycle consacré à mon "american road trip". Vous pouvez agrandir les photos en cliquant dessus.
"Tu seras bienvenu chez moi
Bienvenu chez moi 
Pour partager l'ivresse, les doutes, les peines et les joies. Bienvenu chez moi"      ( FP, chanteur à voix de Miami)

le sens de l'hospitalité

Le premier février dernier, Xavier Daniel, Directeur des stades et des équipements de l'Euro 2016, expliquait à mes étudiants du Master 2 MDS de Caen le programme de modernisation des stades en France. Il concluait son intervention en précisant qu'au delà de leur conception, financement, et exploitation, les nouveaux stades impliquaient aussi un nouvel état d'esprit. Xavier Daniel appuyait son propos par la photo suivante : 

Le stade Jules-Deschaseaux vs. le Yankee Stadium


Avant mon voyage aux États-Unis, mes expériences Matchday se limitaient pour l'essentiel aux stades de foot français. Je brosse à gros traits pour appuyer le contraste mais disons qu'un soir de match est fait de palpations appuyées, de stadiers/agents de sécurité au regard inquisiteur et de services expédiés (buvette en rupture, pas de connectivité dans le stade, propreté des sanitaires discutable...)

Lors de mon séjour aux états-unis j'ai eu l'occasion de découvrir six équipements sportifs. Tous ont en commun la volonté affirmée que le fan passe un bon moment. Ce qui frappe d'emblée c'est le sens de l’accueil. Bien entendu, on passe à la palpation, à la fouille du sac et on se voit enjoint de respecter un fancode, mais après cela, tout est fait pour passer un excellent moment. Des agents d’accueil sont placés partout, disponibles, courtois, serviables. Avec un sourire non feint, ils s'appliquent à vous renseigner, à vous placer en tribunes etc. A la Red Bull Arena, un message passe sur les écrans géants : il informe que les exploitants du stade ont a cœur de tout mettre en œuvre pour satisfaire les fans, s'assurer de leur confort et de leur sécurité. 

Le Fan Code of Conduct des 49ers (Candlestick Park)
Voici une anecdote assez révélatrice du souci constant de satisfaire les fans. Sans trop y croire, nous adressons un mail au NY Red Bull pour savoir s'il est possible d'entrer dans le stade avec nos bagages car nous prenons l'avion après le match. Rapidement, une réponse personnalisée nous confirme que nos valises seront entreposées sans problème. Nous refaisons un mail pour indiquer qu'il s'agit quand même de gros sacs et en moins de 5 minutes le service client nous assure que cela n'est pas un souci.

réponse super rapide de fanservices@newyorkredbulls.com

Ce qui frappe également, c'est la possibilité de déambuler partout dans une aréna ou un stade avant le match. En France, on accède à une tribune qui nous cloisonne du reste du stade : des camarades seraient à l'opposé qu'il serait impossible de les rejoindre avant et après le match ainsi qu'à la mi-temps...

J'ai pu faire le tour complet du HP Pavillon ou découvrir chaque étage de la Red Bull Arena; je me suis baladé tout autour du Citi Field pour y visiter les boutiques et le musée. J'ai pu comparer les offres des buvettes pour choisir mon hot dog. Lorsque le match débute, je regagne ma place sans problème. La liberté de se déplacer dans la totalité enceinte incite à y entrer largement avant le coup d'envoi (et donc d'y manger, boire etc.)

Voyez ci-après les résultats d'une étude IPSOS à la demande de la LFP. Si le spectateur français ne consomme pas dans le stade, c'est que le service y est déplorable et qu'il rentre tardivement dans l'enceinte.

sur la qualité des buvettes en France...


Pour continuer, je livre quelques impressions de ce sens de l'accueil en images.

Samedi 7 avril : Match NHL Sharks vs. Kings au HP Pavilon


Le compte twitter des sharks assure un LT, utilise des hashtag pour mettre en valeur fans et partenaires. Notez l'accès gratuit au wifi dans le HP Pavillon.
S.J. Sharkie, la mascotte des Sharks visite chaque tribune, harangue la foule et pose pour des photos
A la fin du match, des fans sont conviés sur la glace pour se voir remettre le maillot d'un joueur
C'était le dernier match de la saison régulière. En cadeau, un sac thermos de toute beauté

Mercredi 11 avril : Match MLB Dodgers vs. Pirates au Dodger Stadium

Le Fan Code Conduct au Dodger Stadium
Pub pour le fan fest, un moment qui réunit les fans, les joueurs, le club et le stade
J'étais rentré en France mais j'ai suivi cela sur le LiveTweet de @Dodgers
Le cadeau : une réplique du trophée CY Young remis à Clayton Kershaw

Mardi 24 avril : match MLB Mets vs. Marlins au Citi Field

Sur le parvis, les fans s'approprient l'espace et le stade en personnalisant quelques briques.
Notez le "welcome"


Dans le Citi Field, les enfants ont leur petit terrain
Au HP Pavillon comme au Citi Field, on sollicite un retour des fans

Mercredi 25 avril : match NBA Knicks vs. Clippers au Madison Square Garden

Même une enceinte sportive doit cultiver une présence digitale

Le MSG est un lieu mythique qui cultive son histoire en demandant aux fans quel moment les a marqués. 
Dernier match de la saison régulière, nous recevons en cadeau un bandeau.

Vendredi 27 avril : visite du Yankee Stadium

En entrant dans le stade : "How may I help You?"
En fait, quand on va dans un stade américain, on est entre gens de bonne compagnie : on dit bonjour, on dit au revoir et on se tient bien.


Au Yankee Stadium on prend soin de ses fans. On ne veut pas qu'ils se prennent une batte ou une balle dans la tête
A la fin de la visite, le cadeau qui fait plaisir

Samedi 28 avril : match MLS Red Bulls vs. NE Revolution au Redbull Arena

Une centaine de personnes utilise foursquare pour se géolocaliser
Le club incite les fans à se prendre en photo et à la partager sur une plateforme dédiée

Les fans sont déjà invités à retirer leurs billets pour le Trophée des Champions


A la mi-temps les fans se ruent dans les couloirs
A tous les niveaux, ça circulent entre boutiques et buvettes


Nombreux sont les clubs français se prévalant d'une gestion sur le modèle de l'entreprise et envisagent leur public comme des "clients" sans vraiment s'appliquer l'adage "le client est roi". Aux Etats-Unis, les ligues et les franchises ont une conscience aiguë de n'exister que par et pour les fans. Aussi ces derniers sont-ils considérés et plus encore, largement impliqués dans la co-construction des événements sportifs et de la marque des clubs. 

Nous pourrions dire que les clubs français s'appliquent avant tout à travailler leur offre, leur produit (le match, l'équipe, les joueurs) tandis qu'aux états-unis les franchises pensent d'abord à leur demande (les désirs et besoins des fans). Voilà deux modalités marketing différentes selon que l'on envisage avant tout la transaction et la vente ou bien la relation et l’expérience du fan.


jeudi 24 mai 2012

Où ça parle de catch, de la WWE et de bibliographie

En mars dernier, à l'occasion de Wrestlemania, je proposais un billet sur la WWE inspiré du chapitre d'ouvrage "Be ready to be excited - Stratégie marketing et modèle économique de la WWE" paru dans Néo-marketing du sport. Regards croisés entre Europe et Amérique du Nord (In M. Desbordes & A. Richelieu - Eds.) chez De Boeck.

Une version en langue anglaise de cet ouvrage vient de paraitre chez Routledge : Global Sport Marketing. Contemporary issues and practice.




Penser le catch

Et je ne suis pas le seul universitaire à parler de catch. En début d'année prochaine se tiendra à l'Université de Bordeaux 3 un colloque international intitulé « Le catch et… », mise en scène et passage des frontières. Je reproduis ici l'argumentaire :

Depuis  les Mythologies, les études culturelles ont bien perçu que le catch pouvait être plus qu’un choc frontal de deux masses musclées et huileuses sous le regard d’une foule partiale. Bien qu’il ait reçu l’attention de personnalités aussi diverses que Barthes (« Le monde où l’on catch », 1957), Henry Jenkins (« Never Trust a Snake. WWF Wrestling as Masculine Melodrama », 1997) ou Angela Carter (« Giants’ Playtime », 1976), et bien qu’il fasse l’objet d’une attention universitaire soutenue aux Etats-Unis, le catch n’a pourtant pas fait en France l’objet d’un travail qui en épuiserait les possibilités et les significations, sans se limiter à la tétralogie masculinité, popularité, excès et rituel.


Sport fiction, sport simulacre, le catch s’établit d’emblée sur une frontière entre deux univers. Dans les Amériques, cette notion du catch comme une interface outrancière articulant la rencontre de plusieurs modalités spectaculaires, de plusieurs courants culturels et de plusieurs identités ne saurait être exagérée. Ainsi, le catch professionnel aux États-Unis suscite-t-il en retour un regain d’intérêt pour son pendant mexicain, illustré par un film comme Nacho Libre (2006). Réciproquement, le catch mexicain s’est fait une spécialité de l’emprunt à la culture populaire américaine, rebaptisant le catcheur El Santo « Superman », ou donnant plus récemment à une équipe le surnom de « Justice League ». Ainsi encore, le catch propose-t-il à ses acteurs des passerelles vers le cinéma (Dwayne Johnson, « The Rock », vu par exemple dans Southland Tales (2006)) ou même vers la politique (Linda McMahon, candidate pour le Sénat des Etats-Unis, Jessie "The Body" Ventura, devenu gouverneur du Minnesota). Le catch est aussi un sujet fertile de représentations : que l’on pense à The Wrestler, de Daren Aronofsky (2008) , aux bandes dessinées de Jaime Hernandez (Love and Rockets, 1982- ) ou encore aux photographies de Dulce Pinzon (The Real Stories of Superheroes) mettant en scène des travailleurs mexicains aux États-Unis habillés en catcheur ou en super-héros. Ce colloque cherchera à identifier ce qui rend le catch si propice au développement de ces transitions, extensions et passage de frontières.


Il explorera pour cela d’une part le catch lui-même, son économie, sa forme et sa réception, mais aussi et surtout les multiples interfaces qu’il propose, dans une approche résolument pluridisciplinaire. « Le catch et… » Le catch et la qui accompagne chaque match, discours qui répondrait alors, sans surprise ou presque (rôle du cliché, des agencements forme-sens prototypiques), aux attentes d’un public ? frontière mexicaine, le catch et le cinéma, et le catch et les formes d’identités, le catch et l’art, le catch et la télévision, le catch et les autres sport-spectacles, etc. D’autre part, l’analyse de ce genre de discours, si particulier, que constituent les mots du catch pourra être abordée de diverses façons en linguistique tout autant qu’en stylistique. La plus évidente correspond à la mise en récit qui accompagne cette mise en scène. Quelle histoire nous est racontée ? Sur quels types de représentations culturelles et sur quelles stratégies discursives récurrents repose-t-elle ? L’étude des isotopies, au sein du lexique, tout autant que celle des figures de style peut apporter un éclairage supplémentaire sur les thèmes du colloque. Comment, par exemple, fonctionne le processus d’identification ? Existe-t-il un codage, lato sensu, du « discours du catch »


D’après le propos exposé plus haut et sans que cela soit exhaustif, nous proposons de traiter les axes suivants :
  • histoire culturelle et économique du catch dans les Amériques
  • stratégies d’exportation et spécificité de la réception française
  • le catch comme récit transmédiatique (incluant toutes circulations entre médias et problématiques de l’adaptation)
  • esthétique spectaculaire et représentation du corps, etc.

Une bibliographie "catch"

Le programme est passionnant n'est-ce pas? Si vous souhaitez aller plus loin, voici une courte bibliographie. Lorsque cela est possible, je mets un lien vers le document source.


Assael, S., & Mooneyham, M. (2002). Sex, Lies and Headlocks. The Real Story of Vince McMahon and the World Wrestling Entertainment. New York: Three Rivers Press.

Ashley, F. B., Dollar, J., Wigley, B., Gillentine, J. A., & Daughtrey, C. (2000). Professional Wrestling Fans: Your Next-Door Neighbors? Sport Marketing Quarterly, 9(3), 140-148. (résumé)

Barthes, R. (1957). Le Monde où l'on catche. in. Mythologies. Paris: Editions du Seuil. (extraits)

Costantino, O., & Gordon, C. (2009). Fake Rules, Real Fiction: Professional Wrestling and Videogames. digra.org (Digital Games Research Association).

De Garis, L. (2005). The "Logic" of Professional Wrestling. In N. Sammond (Ed.), Steel Chair to the Head: The Pleasure and Pain of Professional Wrestling (pp. 192-212). Durham & London: Duke University Press.

Foley, M. (2001). Foley is Good: And the Real World is Faker Than Wrestling. New York: Harper.




Greenberg, K. E. (2000). Pro Wrestling: From Carnivals to Cable TV. Minneapolis: Learner Publishing.

Jenkins III, H. (2005). "Never Trust a snake" : WWF Wrestling as Masculine Melodrama. In N. Sammond (Ed.), Steel Chair to the Head: The Pleasure and Pain of Professional Wrestling (pp. 33-66). Durham & London: Duke University Press.

Lamoureux, Christophe. (1993), « La grande parade du catch. », Presse Universitaire du Mirail

Lunel, Arnaud. (2001), Une sociologie du catch? DESS (125), 49-53

Mazer, S. (1998). Professional Wrestling. Sport and Spectacle. Jackson: University Press of Mississippi.

Mazer, S. (2005). Real” Wrestling/ “Real” Life. In N. Sammond (Ed.), Steel Chair to the Head: The Pleasure and Pain of Professional Wrestling (pp. 67-87). Durham & London: Duke University Press.

Mons, B. (2008). Les corps à corps du catch. Vacarme (48).


j'ai ça dans ma bibliothèque. Mais c'est pour le travail hein !


Pour aller plus loin : 

Sur WWE.corporate/, vous aurez accès aux rapports financiers annuels de la WWE et aux résultats trimestriels de la firme.




Les derniers résultats financiers de la WWE. Ça se trouve sur wwe.corporate



Pour aller plus loin sur le modèle éco de la WWE :
"Stephanie McMahon at the WWE 2012 Business Partner Summit"

vendredi 18 mai 2012

Sport en Séries : Eastbound & Down

Après The League, un nouveau billet de nos chroniques "Sport en Séries"

Il y a un mois été diffusé l'ultime épisode d'Eastbound & Down. Voici 5 bonnes raisons de regarder sans tarder les 3 saisons de cette série déjà culte. 

1. Parce que c'est du Will Ferrell et Danny McBride sur HBO

Eastbound & Down est une comédie en 21 épisodes diffusés entre 2009 et 2012 sur HBO. Elle repose  sur le couple Ferrell/McBride. On connaît un peu le premier en France. Je le tiens pour le type le plus drôle des Etats-Unis (après Louis CK). Le site Funny or die, c'est lui. Danny McBride est plus méconnu. Peut-être l'avez vous aperçu dans le mythique Tropic Thunder (2008). On les voit dans le version revisitée de Fight for Your Right des Beasties Boys.



2. Parce que c'est l'occasion de découvrir les Minor League



 Ça commence comme ça...


Eastbound & Down, c'est l'histoire d'une déchéance. Celle de Kenny Powers, Pitcher sur-doué qui mène son équipe d'Atlanta au titre de champion lors de son année de rookie. Seulement voilà, Kenny a un ego hypertrophié. Imbu de lui même, suffisant et méprisant, il s'enferme dans une caricature de la star sportive, se laisse aller, voit la vitesse de sa balle rapide chuter et, finalement, quitte le réseau professionnel.
On le retrouve dans sa ville natale - Shelby, Caroline du Nord - où il est devenu plus ou moins prof de sport. Seulement voilà, Kenny n'a pas renoncé à rejoindre les Majors.
On retrouve Kenny portant les couleurs des Charros au Mexique puis des Myrtle Beach Mermen, deux équipes fictives évoluant en ligue mineure. Dans le système de régulation nord-américain du sport-professionnel, ce ne sont pas les équipes qui naviguent d'un niveau à l'autre par le jeu des promotions/relégations mais les joueurs en fonction de leurs performances. On compte six niveaux de ligues mineures affiliées à la MLB.
La série s'inspirerait des trajectoires de John Rocker et Mitch Williams.


Les cartes de Kenny, lorsqu'il jouait encore en majors
Au Mexique, Kenny n'a rien perdu de son sens du spectacle. La meilleure entrance de tous les temps !


3. Parce que Kenny Powers est devenu le CEO de K-Swiss

La marque californienne opte pour une stratégie de comm' offensive en propulsant Kenny comme PDG. L'année dernière, elle annonce que l'ancienne vedette de baseball détient 51% des parts. Les vidéos virales sont hilarantes. Vous y retrouverez des athlètes comme Jon "Bones" Jones, Urijah Faber, Rey Mysterio, Gaël Montfils, mais aussi Mark Cuban et Michael Bay.

En faisant de Kenny Powers son CEO, K-Swiss se démarque des géants Nike et Adidas par un ton irrévérencieux qui n'épargnent pas Apple et les Keynotes de Steve Jobs.


Kenny + K-Swiss = Endorsement

Kenny devient CEO et s'occupe de marketer les Tubes

Kenny lance les Blades


4. Parce que c'est drôle

Kenny a une verve incroyable. Chaque épisode alimente un stock de quotes inoubliables.  J'hésite à appuyer mon propos en extraits pour ne pas vous ôter le plaisir d'un premier visionnage. A titre personnel, je pourrais regarder la série en boucle sans jamais m'en lasser.

Kenny a préparé une vidéo à envoyer aux clubs pour faciliter son recrutement

Le ressort comique ne repose pas seulement sur la performance incroyable de Danny McBride. Vous découvrirez des personnages secondaires hilarants, dont Stevie, le bras droit de Kenny, et Ashley Schaeffer (interprété par Will Ferrell). 


5. Parce que vous comprendrez mieux pourquoi je porte cela :


Dans mon bureau, le maillot de Kenny côtoie celui de Cyrille Watier

A New York, je suis rentré dans le Shop HBO

Il y a encore plus fan que moi

Pour aller plus loin :

L'ensemble des chroniques consacrées à Eastbound & Down sur le Monde des Séries.

Le Fan Club 

2 comptes twitter à suivre :  @KFUCKINGP et @KennyPowers

Un ouvrage pour découvrir l'organisation des ligues mineures : Kraus, R. S. (2003). Minor League Baseball: Community Building Through Hometown Sports. Binghamton, NY: The Haworth Press.

mardi 8 mai 2012

Matchday Experience : le Dodger Stadium

Ce billet est le premier d'un cycle consacré à mon "american road trip". Vous pouvez agrandir les photos en cliquant dessus. 

Pourquoi suis-je allé voir un match des LA Dodgers et non des Brooklyn Dodgers? 

Vous ai-je dit que je suis un amateur éclairé de romans noirs et de comics? comprenez alors combien j'apprécie 100 bullets, la fabuleuse série de Brian Azzarello et Eduardo Risso. Il faut rendre hommage à la traduction de Jérémy Manesse, qui parvient sur ce titre (comme sur tant d'autres : Preacher, Planetary, Transmetropolitan, John Constantine Hellblazer...) à restituer la verve, l’énergie et la signification de la version originale.

Je m'égare pensez vous? Pas vraiment car le baseball apparait dans de nombreuses pages de 100 bullets. L'histoire "Fosse aux idoles" dans le volume 6 chez Panini Comics s'inspire très directement du couple Marilyn Monroe / Jo Di Maggio. L'agent Grave demande à un ancien joueur de baseball s'il soutient New York. Le vieillard répond qu'ils ont été battus par Brooklyn avant de se reprendre. "Vous ne vous êtes jamais habitué à la migration hein?" lui demande Graves. 

Ce qu'on apprend de la régulation des ligues majeures en lisant des comics
Je suis prêt à parier qu'on lit "relocation" dans la VO. Jérémy Manesse a retenu"migration" plutôt que "délocalisation" ou "déménagement" (terme utilisé au Canada francophone, comme dernièrement lorsque les Expos ont quitté Montréal pour Washington). Il faut dire que cette stratégie de repositionnement géographique d'une équipe est peu accessible au lecteur français peu passionné de sport américain.

Les relocation ont pourtant largement redessiné la cartographie des ligues majeures. On le devine dans cette contribution récente ici même, mais consultez donc l'article "Relocation of Professional Sports Teams" de wikipedia qui recense exhaustivement les déménagement d'équipes en Amérique du Nord mais aussi ailleurs dans le monde.Vous comprendrez mieux ces cases : en 1953, les Boston Braves ont déménagé à Milwaukee et 5 ans plus tard, deux équipes de New York, les Dodgers et les Giants étendent l'influence de la National League à la Californie en s'implantant respectivement à Los Angeles et San Francisco. 

 Première partie du documentaire historique "Brooklyn Dodgers: Ghosts of Flatbush"
(vous trouverez sans mal le reste sur youtube)

Voilà qui explique pourquoi dans la boutique des Dodgers, l'on trouve encore des vêtements aux couleurs des "Brooklyn Dodgers". On en trouve aussi dans les boutiques des Mets de New York, franchise créée en 1962 en réponse aux départs des Dodgers et Giants. Même dans le musée des Yankees, la mythique équipe localisée dans le Bronx, on trouve traces de la période où les fans de baseball New-yorkais  étaient tiraillés entre plusieurs équipes.

Comprenez vous mieux maintenant pourquoi l'on trouve un sweat des Brooklyn Dodgers dans la boutique des Mets?
le musée des Yankees accorde une large place au Golden Age (1947-1956) du baseball new-yorkais


Subway Series : la grande rivalité des équipes de New York (Yankees, Giants, Mets, Dodgers)
De nos jours, c'est à Los Angeles que l'on porte les couleurs des Dodgers

Le match Dodgers vs. Pirates

Fiche du match : le 12 avril 2012 au Dodger stadium, score final PIT 1 - LAD 4.

Le contexte : Il s'agissait du second match de l'opening week à domicile pour les Dodgers. Lors du premier, à guichets fermés, la franchise fêtait les 50 ans du Dodger Stadium. Au nord de la ville, encerclé d'un immense parking, il surplombe LA Downtown. D'une capacité de 57 000 places, le stade est à ce moment de la saison, en moyenne aux trois-quarts rempli (33 575 spectateurs). Vieillissante, l'enceinte devrait être rénovée lors des prochaines années. L'actualité du club est aussi marquée par le rachat de la franchise par Magic Johnson. Le consortium dirigé l'ancien meneur de jeu des Lakers aurait versé plus de 2 milliards de dollars pour acquérir les Dodgers. 


 Experience Opening Day - 2012

voyez l'immense parking
LA Downtown en fond




  • La star : Matt Kemp. En 2011, il manque d'un rien d'être élu MVP.
  • Le cadeau du club à ses fans : une réplique du CY Young Award, remis en 2011 à Clayton Kershaw. Le trophée récompense le meilleur pitcher de la saison.
  • L'achat souvenir : une balle aux couleurs des Dodgers, un t-shirt frappé du n° 27 de Matt Kemp.


Bonus Pics

Un parking avec un stade au milieu
Place récupérée sans problème au Will Call
Le logo du cinquantième anniversaire du stade
Vue de ma place

Pour aller plus loin :