vendredi 8 avril 2016

[Entretien] Martin Descroix, Head of Sport chez Hobbynote


Connaissez vous Hobbynote? L'agence social-media lilloise s'est imposée ces dernières années comme l'une des plus innovantes pour concevoir des expériences digitales. Elle a pu accompagner la FFF, la FFR, la LNR ou encore The Voice (voir le blog d'Hobbynote). Reconnue pour son savoir-faire de bidouilleurs compétents pour designer des expériences sur mesure, elle aspire à grandir encore et s'imposer sur le créneau de la stratégie digitale. Nous avons soumis quelques questions à Martin Descroix, responsable du département sport chez Hobbynote.

Martin, peux-tu rappeler quel est le métier d’Hobbynote ? 
C’est une agence social média qui propose au client une expérience digitale qui existe directement sur un réseau social comme twitter ou Facebook mais qui peut devenir une expérience globale comme la digitalisation de store ou d’event. Nous voulons aller au delà de la simple activation digitale en proposant une expérience globale qui implique les réseaux sociaux, les nouvelles technologies en recherchant l’innovation, au cœur de l’ADN d’Hobbynote. Ca nous permet de nous démarquer et de proposer au client et à l’usager une véritable expérience immersive toujours plus poussée. 

Du coup comment est née Hobbynote ? 
C’est la rencontre de deux personnes, Nicolas et Pierre, qui ont lancé un dispositif sur Facebook à l’occasion du film Social Network. Ils proposaient aux internautes de partager leur photo pour reconstruire en mosaïque l’affiche du film. Il s’agissait pour eu juste de se faire plaisir. Il y a eu une participation énorme ! Plus d’un million de connections dans l’heure. Avec ce succès, alors qu’ils n’étaient pas constitués en agence, Nicolas et Pierre ont été contactés par différentes boites notamment dans la musique pour dupliquer ce dispositif sur des pochettes d’album. C’est parti comme ça il y a 5 ans. Aujourd’hui nous allons quitter nos locaux dans une ruche d’entreprises à Lille. Nous sommes plus de 20 personnes, dont 8 recrutées cette année. Nous avons démarré startup mais nous le sommes plus. Nous allons maintenant voler de nos propres ailes dans des locaux en centre-ville, très connectés à l’image d’Hobbynote. L’esprit startup est toujours là mais nous voulons quelque chose qui nous ressemble, à notre image et quitter la ruche d’entreprises. 

De quelles opés êtes vous le le plus fier ? 
Au début nous n’avions pas vraiment de pôles d’activités par secteurs. Nos clients étaient surtout du Nord, comme Décathlon, Kiabi, La Redoute. En montant sur des projets digitaux innovants avec ces gros clients, nous avons été approchés par Twitter et Facebook. Ca a été un vrai moteur puisque nous avons pu approcher d’autres clients. Lorsque je suis arrivé il y a un an et demi, parce que j’aime beaucoup le sport, j’avais tendance à prendre beaucoup de clients sportifs. Travaillant dans ce secteur, nous avons senti une ouverture et ce qui a réellement lancé notre activité dans le domaine c’est l’appel d’offre de la FFR pour la Coupe du Monde de Rugby. Ca a été notre premier gros projet et grande fierté car il y avait en face de grosses agences. Mais nous aimons nous considérer comme une agence qui ne fait pas que de la technique ou que du dispositif. Nous misons sur la stratégie digitale. 

Vous ne voulez donc plus être simplement dans l’opérationnel mais faire du conseil et mettre en place des stratégies ? 
C’est cela et nous le faisons déjà. Nous ne voulons plus être considérés comme des techniciens ou des gens qui ont simplement des idées. Nous avons des idées mais nous souhaitons les mettre au profit de la stratégie globale d’une entreprise, d’une marque, d’un club, d’une fédération. Là est l’avenir d’Hobbynote, dans le sport comme dans les autres secteurs d’activités. 

Il y a des choses qui retiennent ton attention ? 
J’aime beaucoup Adidas et Nike. Concernant Adidas, je pense notamment au futur Arena. On est plus seulement sur de l’activation digitale mais sur une expérience qui est aussi physique. C’est un un exemple concret de ce qu’on souhaite faire : amener une expérience digitale sur un événement physique. Le digital serait au centre d’un dispositif plus large mais ne se contenterait pas d’un social wall ou d’un hashtag pour encourager son équipe. Orange tente beaucoup de choses aussi, sans se limiter ou craindre d’innover.

"Il y a une véritable prise de conscience de l’importance des réseaux sociaux"

As tu senti une évolution chez tes clients. Une forme de maturité dans la conception des activations digitales ? Savent-ils mieux formuler leurs attentes?
Oui, on ne nous dit plus « je vais faire une opé, je veux innover, allez-y, montrez, moi ce que vous savez faire ! ». Maintenant les clients ont des attentes plus précises, ont vu ce qui ce faisait, ils ont compris l’importance d’une opé et d’une stratégie digitale. Les budgets aussi ont augmenté ce qui permet d’activer différents leviers et différents réseaux. Il y a donc une véritable prise de conscience de l’importance des réseaux sociaux qui étaient envisagés auparavant comme un effet de mode. Maintenant les marques savent qu’elles sont aussi attendues là-dessus et que c’est un véritable levier d’image, de publicité et de communication. Cela dit il peut encore subsister des lacunes techniques car on croit encore trop souvent que tout est possible et tout est facile. Même si nous partons du principe que tout est faisable, les limites résident dans les supports des clients. 


Et pour l’instant, de quoi est fait 2016 ? Les marques vous demandent des opés sur quelle plateforme ? 
L’engouement pour twitter se confirme, plus encore dans le sport car un média totalement Live. De plus leur API ouverte nous permet techniquement d’amener de l’innovation. Instagram et Snapchat montent en puissance même si techniquement nous avons moins de marge de manœuvre. Les marques sentent que ces plateformes leurs permettent d’accéder à un public plus jeune. Dans l’ensemble, les stratégies digitales ne consistent plus en une seule opé. On vient aussi nous voir pour des choses mixant plusieurs réseaux, mini site dédié ,…, ce qui est plus riche en terme d’expérience utilisateur. 

En ce moment, vous avez quoi sur le feu ? 
Sur l’Euro, nous travaillons avec le CA sur « on a tous un côté foot » (relire l'interview de Julien Vossier). Nous avons lancé le dispositif #TweetAndGoal sous forme de Vine Game. Nous allons travailler avec la FFF aussi et leurs partenaires. On a signé des gros projets avec les 24 heures du Mans, AccorHotels et la FFT sur Roland Garros. 

Vous évoquez déjà de grandir à l’international ? 
Nous avons déjà fait des choses avec la NBA, Nissan, tous les dispositifs autour de la finale de la League Cup, l’ITF  Quelqu’un de chez nous gère un pôle international en attendant peut-êre un jour un bureau à l’étranger !



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