mercredi 27 juin 2012

Le Camp Nou, stade le plus "social" : les questions que cela soulève

Si les sujet des nouvelles technologies dans le sport spectacle vous passionne, vous n'êtes pas passés à côté du titre de "stade le plus social au monde" décerné au Camp Nou. Cela couronne la stratégie digitale du club qui vise à rallier la plus large fanbase possible d'une échelle locale (la ville, le stade, les socios) à une échelle mondiale (notoriété internationale de la marque FCB). 

Si l'info vous a échappé, lisez donc les articles suivants : 
  • "Les 25 sites les plus sociaux du monde : les enceintes sportives tiennent leurs rangs" sur CduSport
  • "Le Camp Nou, stade 2.0" sur le 12 ème homme
  • "Le Camp Nou est le stade de football le plus « Social » de la planète" sur Sport Buzz Business
  • "Quels sont les endroits les plus sociaux au monde ? [infographie]" sur Vincent Abry.com
Rappel : vous pouvez agrandir les infographies en cliquant dessus.
Top 25 des lieux "les plus sociaux" selon Facebook

Le Camp Nou, le "stade le plus social" au monde selon Facebook

Mon regret est que de cette analyse on ne retienne que la première place du FCB alors que le top 25 est largement constitué d'enceintes sportives et plus largement d'équipements de loisirs. On y compte pas moins de 7 stades/arenas. Finalement, l'étude Social Landmarks Around the World, selon l'utilité des équipements plébiscités, reinseigne sur la société des loisirs : 
"examining check-ins by season helped us uncover some summer trends. Music festivals like Glastonbury and Lollapalooza appear as top summer check-ins. Sports venues also ranked highly in the U.S., with Los Angeles, Chicago and San Francisco each featuring stadiums or arenas in their top 10 list. Baseball was also very popular in Tokyo, where the Tokyo Dome won out, while in other cities, soccer, rugby, and cricket venues were popular summer hangouts."
A vrai dire il n'y a pas là quelque chose très nouveau. Je citais dans ce billet l'étude de Kwarter indiquant que les stades/arenas sont les seconds lieux dans lesquels on se géolocalise. 

Cela dit, si on regarde plus attentivement les infographies, on repère d'autres enceintes importantes mais aussi des absences troublantes : 
  • Le MSG occupe la seconde place à New York (mais pas de Yankee Stadium ni de Citi Field).  
  • A Londres, l'Emirates est en cinquième place, mais pas de trace du New Wembley
  • A Paris, le Parc des Princes et à la cinquième place. S'il relève de l'aire urbaine parisienne j'imagine que le Stade de France n'est pas considéré comme "parisien" dans cette étude. 

Top 5 des "lieux sociaux" de quelques grandes villes

Je reste frustré de ne pas avoir accès à l'ensemble des données par villes : que se passe t-il à Rome, Manchester, où encore à Miami (champion NBA), Dallas (le stade des Cowboys est peut-être le plus somptueux à ce jour), Indianapolis (qui a reçu le Super Bowl cette année), pourquoi ne pas avoir le détail de LA? ... 

Si j'étais en cours, je demanderais à mes étudiants : 
  • Ces données sont issues du dispositif de géolocalisation de Facebook. Selon vous, verrions nous la même chose avec Foursquare? 
  • Nous esseyerions aussi d'aller voir le contenu associé à ces référencements : que disent les commentaires, les photos? S'agit-il d'un check-in touristique ou le jour d'un événement sportif? 
  • Ainsi pourrions nous nous interroger sur la digitalisation des stades et arenas, leur connectivité, et leur fonction touristique au delà du match et ainsi leur place symbolique dans la ville. 
  • Nous pourrions confronter nos cartographies mentales et représentations d'une ville aux données de cette étude. Une ville n'a t-elle pas finalement un espace rêvé et fantasmé, un espace vécu et réel, et un espace où il faut se numériser (combien de personnes font un check in au staples center sans y entrer?)
  • A considérer le stade comme un lieu de rassemblement et de célébration collective, quelle réflexion peut-on mener sur son existence online et offline? 
  • Qui alimentent ces check-in? Des résidents, des touristes? Selon vous Time Square est-il digitalisé par les New Yorkais ou des étrangers? 
  • Selon vous, le Camp Nou est-il vraiment un "stade social"? D'ailleurs, comment définir cela? Alors que peut-on dire du Livestrong Sporting Park de Kansas City? Le stade social génère t-il seulement du "j'y suis" ou aussi une interactivité dans le stade et en dehors? 
  • Que pourrions nous dire de la méthodologie employée? "All data was aggregated anonymously across check-ins made on Facebook or by 3rd-party apps using the Facebook API. Transportation hubs (airports, train stations, bus stations, etc.) were excluded. Data for top landmarks by city was aggregated across all check-ins since the launch of product (August 2010) and ranked to identify the top landmarks.  "
Voyez donc que si la mise en avant du FC Barcelone reste intéressante, cette étude suscite plus encore un intérêt (au moins pédagogique et universitaire) par les questions qu'elle soulève.

Le bonus : mes check-in foursquare "stades"


samedi 23 juin 2012

Du sport à écouter sur Radio France

Entre l'Euro de football et les Jeux Olympiques de Londres, il est difficile de ne pas parler de sport. France Inter et France Culture s'appliquent à programmer quelques documentaires, chroniques ou débats sur le sujet. La qualité est inégale, le propos est tantôt convenu, faussement spectaculaire ou franchement brillant. Cela reste toutefois du labellisé "Radio France". Peut-être êtes vous passés à côté de cette programmation?  Je m'en tiens au mois de juin et à France inter/cul' sans prétendre avoir identifié toutes les émissions.

C'est déjà diffusé mais ça se ré-écoute

le 7 juin : Sur les docks par Irène Omélianenko - Vivre, survivre et jouer au foot (4/4) : "Pologne, Euro 2012 : foot, bière et châtiment"

le 14 juin : Sur les docks par Irène Omélianenko - Champ libre (4/4) : "Chair à ballons"

le 21 juin : Sur les docks par Irène Omélianenko - Champ libre : "Les supporters déçus du Paris Saint Germain"

le 22 juin : Interacactiv' (matinale d'inter) - L'Euro 2012, avec Franck Annese et Jérôme Jessel (vidéo disponible)

Ca va être diffusé

le 23 juin : Le Carnet d'or par Augustin Trapenard - Page 43 - Sport, avec Tristan Garcia, Gilles Bornais et Valerio Magrelli

le 24 juin : 3D par Stéphane Paoli - Le sport sous toutes ses coutures, avec Benjamin Pichery, Isabelle Queval, Marc Perelman, Pascal Picq et Jean-Claude Ameisen

le 27 juin : Planète terre par Sylvain Kahn Le site de l'émission - Les JO transforment-ils Londres ? avec Manuel Appert et Delphine Papin

Chaque jour de la semaine : Culture Foot par Xavier de la Porte

Le Bonus TV (Arte, 28')

mercredi 20 juin 2012

Hell of a Sport : 4 mois ça se fête !

Hell of a Sport a été mis en ligne le 21 février. Ce jour là je disais :
"pressé par quelques étudiants et encouragés par des camarades blogueurs, me suis-je décidé à lancer Hell of a Sport. Il ne s'agit pas tant de viser à tout prix la vulgarisation scientifique que de partager humblement quelques réflexions en favorisant un ton relâché."
Après 4 mois, j'espère pouvoir dire que je ne m'éloigne pas trop du projet initial. Je dois vous avouer que je craignais ne pas avoir le temps d'alimenter cet espace ou de manquer d'inspiration. Que Nenni, depuis l'ouverture du blog, 20 billets ont été publiés (21 en comptant celui-ci) pour plus de 11 500 pages vues. J'ai pas pris le temps de me pencher sur les stats, je sais pas si c'est bien et si je peux bomber l'torse en me prévalant du titre de blogueur influent. En tous cas, on ne m'a toujours pas envoyé de paire de chaussures à essayer/chroniquer ou invité à des voyages à relater (j'y travaille, voir la cap' twitter ci après) ! Toujours est-il que je tourne en moyenne à un peu plus d'un billet par semaine. Le mois d'avril a été un peu creux avec mon voyage aux Etats Unis (2 billets) mais depuis je monte en puissance : 5 publications en mai, et ce billet est le 7ème de juin !


Au delà des chiffres, j'espère surtout que les lecteurs prennent autant plaisir à lire ce blog que j'en ai à l'animer. J'en profite pour remercier ici ceux qui me témoignent régulièrement leur satisfaction de parcourir Hell of A sport. Ils l'ont fait ici même, sur twitter mais le plus souvent de vive voix. Que vous soyez étudiants, universitaires ou professionnels, si vous tirez un profit de découvrir l'économie et le marketing du sport par mes chemins détournés alors j'ai atteint mon objectif. 

Un point sur les stats du site

Il me faut tout d'abord remercier les cahiers du foot pour 3 bonnes raisons : 
  1. d'abord parce qu'après twitter et google, c'est l'endroit d'où me viennent le plus de lecteurs.
  2. Ensuite parce que Jérôme Latta m'a poussé (à raison) à abandonner ma première charte graphique qui sacrifiait la lisibilité sur l’hôtel d'une recherche esthétique un peu vaine. Dans cette mouture, j'espère que le blog atteint le juste équilibre entre le fond et la forme. 
  3. Enfin parce que j'étais abonné de la version papier, que je suis un fan des CdF (je suis si fier d'y avoir une contrib'!) et que je sais ce que je leurs dois !
Provenance du lectorat
Alors, quels ont été les messages les plus lus
  1. En tête, nous trouvons le billet "l'encarté : les quarts de finales de la C1". Je l'ai publié le jour du match de l'OM. Voilà qui a du générer du trafic ! 
  2. En seconde position, nous avons "Après les rencontres de l'UCPF..." que j'imagine avoir mobilisé largement la communauté intéressée par l'avenir numérique du sport-spectacle. 
  3. En troisième position le billet consacré à la course féminine de la Rochambelle. Cela peut surprendre le lecteur fidèle, mais songez à toutes ces femmes qui après avoir parcouru les 5 Km de la course sont venues arpenter le web à la recherche de clichés. J'ai publié ce billet le soir même de la course et sur la page facebook des courants de la liberté. La recherche google qui conduit le plus de monde ici est "photos rochambelle 2012". Résultat : en moins d'une semaine plus de 500 pages vues.  
Top 10 des messages les plus lus

Peut-être êtes vous passés à côté de ça

Un top 3 des messages "qui n'ont pas rencontré leur public" (par ordre croissant de déception). 
  1. Revue de presse : mai 2012 (publié le 1er juin, 60 vues) - Ce n'est pas vraiment un billet qui se distingue par "du fond" mais plutôt un rendez-vous mensuel à prendre. Je vais déposer ici le fruit de ma revue de presse internationale d'économie et de marketing du sport. Le zip contient en général entre 100 et 150 PDF. En cette année paire, l'actu sport business est riche et les pratiques innovantes nombreuses. Ne passez pas à côté et soyez attentifs à la mise en ligne de la prochaine revue de presse! 
  2. Matchday Experience : le Dodger Stadium (publié le 8 mai, 75 vues) : premier billet de ma série American Road Trip, j'y parle de baseball et de la délocalisation des Dodgers. Ce billet illustre ce que j'essaie de faire sur ce blog : un grand écart entre la pop-culture (partir d'une page de 100 bullets) et le "savoir universitaire" (la thèse de Peter Marquis).
  3. Sport en Séries : Eastbound & Down (publié le 18 mai, seulement 44 vus?!!?) : Quelle désillusion ! Le billet qui me tient le plus à cœur est celui qui a été le moins lu. On y parle quand même de Kenny Motherfuckin' Powers !! Marilyn Manson est fan de ce show !! Je fatigue de voir mes étudiants me parler de Dexter, TBBT ou Mad Men et de passer à côté de ça !

Cahiers de doléances

Je n'oublie pas que le blogueur ne vaut pas grand chose sans un lectorat fidèle et participatif. Aussi, n'hésitez jamais à me faire part de vos remarques (vous pouvez maintenant réagir aux billets sans aucune inscription) et mieux encore, à me faire parvenir des thèmes, questions, événements que vous souhaiteriez me voir aborder. Dans la limite de mes compétences et connaissances, je me prêterai volontiers à l'exercice.   

Je vous laisse prendre le temps de (re)découvrir ce blog. N'oubliez pas que le meilleur moyen de rester alerté de la publication d'un nouveau billet est encore de vous abonner au fil RSS.

Pages vues par pays. Je score pas mal sur les states !

dimanche 17 juin 2012

Après les Finales LNB, une réflexion sur le format de la Pro A

Ce vendredi, à l'invitation de Charles Paillette, conseiller aux affaires sportives de la Ligue Nationale de basket, je suis intervenu devant les responsables de clubs de Pro B pour leur parler expérience et engagement des fans, déterminants et nouvelles modalités de consommation du spectacle sportif.  Pour clore cette journée, Alain Béral, Président de la LNB, est revenu sur le projet de réforme du format des championnats de Pro et Pro B.




Entre le sportif et l'économique, un nouveau format pour la Pro A

Ce projet a pour objectif de renforcer la compétitivité de l'élite pour lui éviter d'être décrochée sur le plan continental.  Il existe deux façons d'accéder à une compétition : le critère sportif et le critère économique. Le premier est en vigueur dans les ligue ouvertes qui se re-composent en fonction des promotions/relégations. Le second ne repose pas sur le mérite sportif mais plutôt sur un projet économique : un club ou une ville montre sa capacité à intégrer un réseau de clubs, s'y stabiliser et apporter sa contribution à la production de revenus, à fournir du spectacle ect. C'est le système en vigueur dans les ligues fermées et semi-fermées. 

Dans le projet de la LNB, deux équipes de Pro B pourraient bénéficier d'une invitation en Pro A. Les clubs prétendants à cette wild card devront déposer un projet qui sera examiné par une commission indépendante. Ici finalement, c'est plutôt un projet de ville qui est évalué car pour bénéficier du sésame il est évidement préférable d'être dans une grande ville (un marché potentiel), avec une collectivité bienveillante, un projet d'aréna,  et pourquoi pas un mécène qui pousse. Alors, bientôt deux nouvelles grandes villes (Marseille? Paris) en Pro A? 

Un projet qui ne date pas d'hier

En vérité, ce genre de projet où le critère économique compléterait le critère sportif n'est pas nouveau. En 2005, sous la présidence de René Legoff, la Ligue Nationale de Basket s’engage dans une profonde réflexion afin que la Pro A, son championnat d’élite, soit en mesure d’être concurrentiel sportivement et économiquement à l’horizon 2009. Une étude pointe en effet le déficit d’infrastructures des clubs français : en moyenne, les salles ont une capacité d’accueil de 4350 places contre 7145 en Espagne, 5700 en Italie et 6290 en Grèce. Certes, les clubs français accueillent alors en moyenne 3300 spectateurs par match (74% de taux de remplissage) mais les affluences s’effritent alors qu’elles ont progressé de 17,9% en Espagne et de 36,7% en Allemagne. Dès lors, la réforme prévoit de passer de 18 à 14 clubs et soumet l’accès au championnat d’élite non plus seulement au mérite sportif mais également à des critères économiques. Ainsi, un club devra disposer d’un budget annuel minimum de 3 millions d’euros et d’une salle d’au moins 4000 places.

Toutefois, dans son avis rendu le 20 novembre 2003, le Conseil d’État  a considéré que la définition des normes relatives aux enceintes sportives dictées par des impératifs d’ordre commercial excédait le champ des compétences des fédérations et ligues sportives professionnelles. Confirmé par décret en 2006, cet avis limite donc considérablement le pouvoir normatif des ligues professionnelles sur les enceintes sportives. Le pouvoir normatif porte alors sur les règles techniques (la taille du terrain par exemple), mais ne peut investir le champ commercial (capacité d’une salle). 

En fait, le projet de Super Ligue avait été mal perçue par les clubs de petites villes qui n'auraient pu remplir ces conditions. J'ai retrouvé dans mes archives des coupures de presse de 2005 (en cliquant sur les photos vous pouvez les agrandir). 

Ouest France du 18 mars 2005

Ouest France du 18 mars 2005

L'équipe du 23 mars 2005
Soyez attentifs à ces questions qui n'existent pas seulement dans le basket. Le projet de licences dans le football (respecter un cahier des charges pour montrer sa capacité à atteindre des standards pour figurer dans l'élite) s'inscrit dans une logique similaire. La tendance générale est de limiter le risque de relégation (sportive) d'un club qui a démontré sa viabilité (économique). 

Pour aller plus loin : 

En attendant, je vous livre quelques photos des finales LNB : 


Live Tweet des finales sur le hashtag #finalesLNB
Présentation de l'Equipe de France
le CSP champion de ProB
Ça vous rappelle un truc non?
La mascotte de Boulazac
Les supporters du Mans
Ceux de Chalon
Protocole de remise du titre de champion de Pro A
Gestion des flux au POPB, ça rame un peu
Les tribunes, même en VIP sont assez datées

samedi 9 juin 2012

La Rochambelle 2012

La Rochambelle, c'est la course féminine des Courants de la Liberté. Les Rochambelles étaient les infirmières et ambulancières rattachées à la 2ème DB du Général Leclerc (voyez cet article universitaire). Aujourd'hui, elles étaient plus de 16 600 à parcourir vêtues de rose 5 Km dans les rues de Caen pour la bonne cause (50% du montant des inscriptions reversé à la lutte contre le cancer). 




Notez aussi que les Courants de Liberté prennent régulièrement en stage des étudiants que je forme dans le Master Management du Sport de l'Université de Caen. Vous souvenez vous du Flashmob de l'année dernière? On en doit l'initiative à une étudiante du Master 1 MDS.



J'ai parcouru en vélo plusieurs spots pour couvrir l'événement. J'étais d'abord sur l'esplanade du Mémorial où était situé le départ, je me suis ensuite posté sur le pont au croisement de l'avenue de Courseulles et du Boulevard Weygand, puis j'ai filé au début de la rue Ecuyère pour rejoindre l'arrivée au Stade Helitas via le Palais de Justice et la Mairie. 

J'ai diffusé quelques photos sur mon compte twitter (@bhelleu) en utilisant le hashtag #rochambelle

Vous me pardonnerez la résolution limitée (photos prises de mon iphone, certaines ont été instagramées). Je ne promets pas d'avoir pris chacune des 16 000 participantes mais j'espère que vous vous retrouverez sur l'un de ces clichés partagés librement et gratuitement. 

Plus de 200 photos de la Rochambelle en cliquant sur ce lien

Allez voir surtout le site de normandiecourseàpied : vous y trouverez des photos de qualité de toutes le courses des courants (Pour la Rochambelle, c'est par ici)













jeudi 7 juin 2012

OKC en finales NBA...

  ... pas si mal pour une ville qui n'avait aucune franchise de ligue majeure jusqu'en 2008.

De Seattle à Oklahoma

Lors de l'égalisation (2-2) du Thunder face aux Spurs en finale de conférence Ouest, je tombe sur un tweet d'Holly Kruse (@hollykruse), universitaire d'Oklahoma qui travaille sur les NTIC dans le sport. Elle écrit : " So apparently major league professional sports in Oklahoma is a thing now. Nice job, Thunder."
Je pars de ce tweet pour rédiger mon billet. Mené 2 à 0 dans la série, le Thunder atteint les finales en sortant les Spurs lors du match 6
La franchise d'Oklahoma s'appuie sur le talentueux Kevin Durant, MVP du All Star Game 2012 et meilleur marqueur de la ligue pour la 3ème saison de suite. Il faut aussi citer Serge Ibaka, défenseur exemplaire, Russel Westbrook, ou encore James Harden, élu meilleur sixième homme 2012. 

Songez surtout qu'Oklahoma City ne dispose de cette franchise que depuis 2008 ! Il ne s'agit pas d'une création mais d'une délocalisation puisque le Thunder opère dans la continuité des anciens SuperSonics de Seattle. En effet, en 2006, un groupe d'investisseurs d'OKC emmené par Clay Bennet acquière la franchise pour 350M$. La volonté affichée de déménager l'équipe soulève quelques réticences mais après une bataille juridique, les Sonics deviennent le Thunder et rejoignent la Chesapeake Energy Arena. Lors de sa première saison à OKC l'équipe termine bonne dernière de sa division. 


 

 Quelques vidéos pour comprendre la délocalisation Seattle/OKC


Une lecture géographique pour comprendre cette délocalisation

Voyez le chemin parcouru depuis. C'est l'occasion pour moi de vous inciter à lire cette article académique de circonstance qui a largement influencé dans mes travaux : 

Comer & Newsome (1998) : Will Major League Sports Ever Come to Oklahoma? (lien vers l'article en PDF)

En 1998, ces deux géographes s'interrogent sur la viabilité du marché d'Oklahoma City à accueillir une franchise de ligue majeure. Les auteurs rappellent l'échec de la ville à recevoir une équipe de hockey lors de l'expansion de la NHL en 1997. 
OKC, avec 1,3 millions d'habitants, est alors l'une des rares aires métropolitaines de cette taille sans aucune équipe professionnelle. Les géographes avancent 3 explications à cette situation :




  1. La concurrence régionale est forte : 16 équipes existent alors dans de grandes villes voisines (Dallas, Denver, Houston, Kansas City, San Antonio, St. Louis)
  2. Peu de densité urbaine, obligeant à aller chercher son public assez loin
  3. Peu d'habitants à l'échelle américaine : OKC reste une petite ville au 45ème rang des aires métropolitaines. 
Pour autant, Comer & Newsome prédisaient déjà :
"Ultimately, Oklahoma will probably host a major league professional sports team within the next two decades. With steady expansion by all four leagues becoming the norm in the 1990s, smaller and smaller cities are winning expansion franchises due to the saturation of the upper levels of the United States urban hierarchy. However, this trend clearly needs to continue for Oklahoma City to become a strong-enough contender to win an expansion franchise. Major league sports could come to Oklahoma sooner, however, should Tulsa or Oklahoma City entice an existing team to relocate. Currently, smaller cities without teams often find themselves being used as bargaining chips by team owners using the threat of relocation to try to extract better deals from their host cities. Every so often, though, a team actually does pull up stakes and move. This could be Oklahoma's best chance at hosting a major league team in the very near future."

Certes, OKC n'a qu'une seule franchise mais elle est compétitive. C'est l'une des forces du système de régulation nord-américain que de permettre aux équipes en difficulté de redevenir rapidement victorieuses. OKC illustre cela : il n'a fallu que 4 saisons pour que le Thunder passe de dernier de sa division à finaliste de la ligue.  

Ce matin je découvre donc la qualification d'OKC en finales et je tombe sur ce tweet de Matt Zimmerman (@Zimmsy, universitaire en Management du Sport) :

"Enough with the crying for the Sonics fans. Their team moved, that's life. Suck it up. No one cares. #RaidersFan #LakersFan #DodgersFan"

J'ai déjà abordé en partie les aspects géographiques de la régulation des ligues majeures dans deux billets : l'un consacré à la diffusion des ligues, l'autre à la délocalisation des Dodgers.

mardi 5 juin 2012

"Des clubs de football égaux, mais pas trop"

Le titre n'est pas de moi, c'est celui d'un article de David Garcia dans le Monde Diplomatique de juin 2012. 

p.19 du Diplo, je jouxte un tableau de Picasso : #consécration #narcissisme

Il y a quelques mois, ce journaliste me sollicitait pour un entretien et j'ai plaisir à découvrir aujourd'hui le fruit de son travail. Le satisfaction (tout narcissique je l'admets!) et d'autant plus grande que d'autres collègues universitaires sont cités dans ce papier :

Michel Desbordes : expert reconnu du marketing du sport, il était le rapporteur de ma thèse en 2007. Depuis j'ai collaboré et à quelques-uns de ses ouvrages (j'en parle là d'ailleurs).

Wladimir Andreff : économiste du sport internationalement réputé, son rôle a été déterminant dans la constitution d'un courant d'économie politique du sport. Je prends toujours plaisir à participer au séminaire DESport qu'il anime. Si vous avez du temps, lisez donc ce superbe article de Wladimir.

Je salue ici la qualité de l'article de David Garcia. Le propos se distingue à plus d'un titre. Tout d'abord voyez la qualité du travail de fond; nous sommes loin des productions expédiées. Ensuite, il est plaisant de lire dans le Diplo un article en marge de sa ligne éditoriale historique sur les problématiques sportives. En bref, voici une saine lecture pour 4.90€ d'autant que le reste du sommaire est tout aussi intéressant.

Attendons voir si Daniel Mermet aborde le sujet dans son émission mensuelle avec l'équipe du Diplo (lien vers le site de l'émission là bas si j'y suis).


Bonus : 
C'est à David Garcia que l'on doit l'excellent livre " la face cachée de l'équipe"
Sur ce lien, des vidéos du journaliste à l'occasion de la parution de ce livre.

lundi 4 juin 2012

Agenda : 2 interventions sur les fans et le digital

Cela fait maintenant deux ans que je suis un observateur attentif des activités numériques des athlètes, clubs, ligues/fédérations et marques sportives. A titre d'illustration, j'étais le 11 mai dernier à la journée Sport & New Media organisée par Sport Business. Vous pouvez retrouver un petit compte-rend sur l'excellent Sport Buzz Business.

En qualité d'universitaire, une partie de mon travail consiste aussi à convertir en savoirs et connaissances ces pratiques émergentes. Remarquez que la production académique s'étoffe. Internet, les nouvelles technologies et le social Networking font l’objet de numéros spéciaux de revues universitaires dédiées au sport.  Cela a été le cas pour le Sociology of Sport Journal (Volume 26, Issue 1, March 2009), l’International Journal of Sport Management and Marketing (Volume 10 - Issue 3/4 – 2011) ou encore l’International Journal of Sport Communication (Volume 3, issue 4 2010). Pour ceux qui préféreraient la lecture d'un livre, celui de Jimmy Sanderson fait référence:  It's a Whole New Ballgame: How Social Media Is Changing Sports (2011).

#teaser : Je vous en reparlerai le moment venu mais sachez que j'ai rédigé avec Maxence Karoutchi de SPORTBIZinside un chapitre d'ouvrage tentant de balayer l'ensemble des bonnes pratiques.

En attendant, mon mois de juin est marqué par deux rendez-vous important : 

Le vendredi 15 juin : LNB

A l'invitation de la Ligue Nationale de Basket, je donnerai une conférence sur l'expérience du fan. J'en ai déjà touché un mot ici mais il me semble vraiment que cela devient la grande question pour les organisateurs : quelles sont les motivations des fans à aller voir un match? Comment optimiser l'expérience matchday au delà de ce qui se passe sur le terrain? Comment mobiliser des dispositifs numériques pour favoriser des extensions du spectacle sportif?

Le jeudi 21 juin : FAST Sport

A l'invitation de FAST Sport j'assurerai la journée de formation "Concevoir, piloter, animer une stratégie digitale". Pour cette journée, il me semble intéressant de mobiliser la communauté digitale sport business. pour favoriser les interactions, je compte mettre en place le hashtag #DigiFastSport. Je compte sur vous pour suivre cette journée et intervenir ! 


Je reproduis ici le petite interview qui apparait dans le newsletter n°54 de FAST Sport.

Vous êtes le blogueur de Hell of a sport, mais aussi intervenant reconnu en marketing sportif, quelle est votre parcours et votre spécialité ?  
Je suis blogueur, twittos, fan de sport mais avant tout, je suis Maître de Conférences à l'Université de Caen où j'enseigne l'économie et le marketing du sport.
Mes recherches portent sur la spectacularisation des divertissements sportifs. Le sport spectacle a considérablement évolué : globalisation, concurrence accrue, fragmentation des marchés, nouvelles pratiques et technologies... Les organisateurs ne peuvent plus se contenter de vendre aux (télé) spectateurs la durée d'une rencontre. Il faut optimiser la qualité de tout ce qu'il y a autour. Je considère que cet "autour" participe de la construction d'une expérience du fan. Cela peut être un stade innovant, mais aussi les dispositifs numériques optimisant l'expérience jour de match.

Pourquoi avez-vous lancé votre blog et quel impact cela a-t-il sur votre activité ?

Hell of a Sport est un blog encore jeune qui a trouvé son rythme de publication et son ton relâché. Très actif sur twitter et reconnu au sein de la communauté sport business digitale, je me suis vite retrouvé limité par les 140 caractères. Le blog est un outil complémentaire qui s'adresse aux professionnels du champ du sport professionnel, aux étudiants, aux universitaires ... J'essaie tantôt de réagir à l'actualité, tantôt d'envisager des thématiques liées au marketing ou à l'économie du sport professionnel par une entrée originale.

Les réseaux sociaux ont pris une place de choix dans les stratégies de communication, qu'en est-il dans le sport ?
Il est vrai qu'il existe une tendance nette à la socialisation des contenus. Cela s'inscrit, je crois, dans le cadre plus large du marketing expérientiel. Le fan est en recherche d'une immersion dans une activité passionnante, ludique, impliquante et hédoniste. Le digital permet cela. Je propose un modèle que j'appelle 2P2C pour Participation/Partage/Contenu/Communauté. On comprend en quoi les ressorts du spectacle sportif entrent en résonance avec ces 4 entrées. Ce que permettent les réseaux socio-numériques ce sont des extensions des moments des émotions sportives au sein d'une communauté potentiellement mondiale. Voyez l'exemple du dernier All Star Game et soyez attentifs aux prochains Sociolympics !

Vous animez le séminaire de formation FAST sport " Concevoir, piloter et animer une stratégie digitale dans le sport " le 21 juin prochain, pourquoi est-ce important d'anticiper avant de se lancer dans le digital ?
Parce qu'ils se donnent à voir outrageusement, qu'on les utilise chaque jour, les dispositifs numériques n'échappent pas à un effet de mode. Tout se passe comme si cela était simple à mettre en œuvre alors que peu de gens parviennent à définir clairement ce qu'est le WEB 2.0 si ce n'est pour le réduire à tort à facebook et twitter. Comme dans chaque stratégie, il est nécessaire de définir des objectifs, d'identifier un public cible et d'évaluer ses moyens. Sûrement est-il préjudiciable pour une marque sportive de ne pas avoir de présence digitale, mais peut-être l'est-il encore plus de s'y jeter tête baissée. N'oubliez pas qu'une partie de des fans maîtrisent déjà ces dispositifs. Pour leur parler, il faut être crédible et donc disposer d'une culture numérique.

Que pensez-vous du niveau de professionnalisation du marché du sport business en France et en quoi est-ce important de continuer à se former tout au long de son parcours professionnel ?
Pour connaitre un peu les deux marchés, et mon propos se limite ici aux clubs professionnels, je dirais qu'en France on s'est longtemps focalisé sur son offre tandis qu'aux Etats-Unis on pense d'abord à la demande. Ainsi, sans grande surprise, les franchises américaines développent un arsenal marketing relationnel et expérientiel centré sur leurs fans qu'il faut impliquer, satisfaire et fidéliser. Pour cela, de nombreux clubs de ligues majeurs utilisent déjà avec succès des dispositifs digitaux. Et se former tout au long de sa vie professionnelle permet de d'acquérir de nouvelles compétences, d'ouvrir son champs d'action et améliorer ainsi son employabilité dans un milieu qui évolue.

vendredi 1 juin 2012

Revue de presse : mai 2012

Depuis 2005 je réalise une revue de presse quotidienne et internationale consacrée à l'actualité marketing et économique du sport professionnel. Lorsque j'ai entamé ce travail, il s'agissait de trouver de la matière pour illustrer mes travaux de recherche et d'échanger en cours avec mes étudiants MDS de STAPS Caen sur les évolutions des marchés des sports. 

J'ai créé mon compte twitter @bhelleu il y a bientôt 2 ans pour partager dans l'instant le fruit de ce travail. Chaque jour je m'applique stoïquement à consulter des sites de référence en relevant les centaines de fils RSS auxquels je suis abonné. J'archive soigneusement en PDF les news qui ont franchi mon filtre. Chaque mois, j'enregistre entre 120 et 200 références. L'année dernière, ai-je ainsi compilé plus de 2000 articles. Ma base de données compte à ce jour plus de 8200 PDF.

Chaque mois, vous retrouverez ici un ZIP compilant ce travail. Cette revue de presse contentera je l'espère les universitaires et les étudiants (plus particulièrement ceux engagés dans la filière management du sport), les professionnels et observateurs du secteur et plus largement les curieux et passionnés. 

Ne soyez pas surpris d'y trouver des infos sur le Stade Malherbe de Caen, c'est que je compile aussi la presse régionale et les articles consacré à mon club favori. 

Sur le lien suivant,  le ZIP de mai 2012 : 


Notez que ce lien est éphémère. Il demeure valide environ un mois.