Il existe un je ne sais quoi de rassurant dans la longévité des choses qui perdurent. J'imagine que beaucoup de lecteurs de ce blog sont nés alors que l'Eurovision était déjà kitsch et mourront que ce show existera encore. Mes plus jeunes étudiants n'ont connu que Montel et Monfort au service des sports de France Télévision comme d'autres ont grandit avec le duo Larqué-Rolland et Guy Roux à Auxerre. Des rengaines si rassurantes, si persistantes et évidentes qu'on finit par les croire immortelles. A "immuable" dans le dictionnaire, il devait y avoir une photo de l'Undertaker. 21 victoires pour 0 défaite à Wrestlemania, l'événement majeur de la WWE. Mais ne dit-on pas que toutes les bonnes choses ont une fin? Le 6 avril 2014, pour la trentième édition du Superbowl du catch, l'imprévisible a eu lieu.
@bhelleu on était tellement silencieux dans la salle, les larmes aux yeux
— Antonin Del (@antonin_del) April 8, 2014
Je tâtonne depuis des jours sur une analyse alambiquée à la croisée des travaux de René Girard et du marketing du sport. Je voulais dire en quoi le Dead Man était à la fois une légende, un mythe, une icône, pour autant soumis à la marque WWE. Car dans l'industrie du catch, la superstar s'efface derrière la compagnie. Et puis à quoi bon enfermer le Taker dans les concepts? Il fait partie de ces choses qu'on ne peut figer dans les mots, en parler c'est déjà les réduire. Et si vraiment il faut en passer par là alors les cahiers du catch ont déjà fait le boulot très bien.
This is the way the world ends Not with a bang but a F5 |
Et maintenant que reste t-il à ceux pour qui cette série d'invincibilité était un fil ténue les liant à l'enfance, sinon une crise de la quarantaine à venir, des vidéos à se repasser en boucle sur youtube et ces quelques paroles de Komintern Sect ?
"Quand meurent les légendes d'avoir trop fait rêverc'est une partie de nous qui s'éteint avec elles (…)Je sais que jamais ne mourront les légendes"
"There ain't no graveCan hold my body down"
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